J+87 — Quand le van fait « klonk », puis plus rien...
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Notre très respecté poubelle à roulettes moyen de transport motorisé avait vu 1000$ de réparations, avec un changement de pas mal d’éléments qui auraient pu risquer de lâcher en cours de route. Nous avions donc réservé nos places sur le Spirit Of Tasmania, pour passer le mois de février en Tasmanie. Ainsi nous devions partir le lundi 4 février pour une traversée de neuf heures dans le détroit de Bass. Nous avions donc décidé de précéder ce départ d’une bonne balade dans le Victoria, à Cathedral Ranges, chaîne de montagnes à l’est de Melbourne. Nous étions donc partis, ce vendredi 1er février au soir, le van tout rempli de toutes nos affaires, aménagé tip top, avec quelques réserves de nourriture (pas d’Aldi en Tasmanie), sur la Maroondah Highway.
C’est après une cinquantaine de kilomètres que le voyant de pression d’huile, au lieu de ne s’allumer qu’à l’arrêt, restait d’un coup allumé tout le temps, et le van a commencé à faire un léger bruit bizarre, différent de celui qu’il faisait jusque là. Et là dans Healesville, le van a fait un gros bruit, genre « klonk », tout s’est éteint, les phares, le moteur, le tableau de bord, tout. On s’est arrêtés sur le bord de la route (de toutes manières on n’avait pas vraiment le choix), on a essayé de remettre le contact et… rien, absolument rien, même les warnings ne marchaient pas.
Après avoir foutu quelques coups de pieds à ce tas de ferraille fier destrier, nous nous sommes résolus à appeler l’assistance dépannage de RACV, dont nous venions justement d’aller chercher l’après-midi même la vignette à mettre sur le pare-brise. Heureusement le dépanneur le plus proche n’habitait pas loin, mais il n’apportait aucune bonne nouvelle, après quelques tentatives infructueuses, il nous indiqua que le moteur était "bloqué" (seized), c’est à dire que même en essayant de le faire tourner à la main, il ne bougeait pas, ce qui était probablement signe de quelque chose de grave et qu’il faudrait sûrement changer le moteur.
Autant dire que là, à ce moment-là, on en menait pas large. Et qu’on commençait légèrement à en avoir marre.
Retour à la maison en dépanneuse donc (payée par l’assistance dépannage), et après annulation des billets pour la Tasmanie le samedi, le lundi à la première heure nous appelions notre garagiste pour savoir s’il pouvait regarder. Remorquage du van jusqu’au garagiste (encore aux frais de l’assistance dépannage), et après une heure de démontage du moteur, il nous livre la cause du problème : un chapeau de bielle a cassé. Alors pour bien expliquer, on va commencer par un petit schéma d’une bielle, qui est la pièce qui relie le piston au vilebrequin et qui transmet donc l’explosion (mouvement vertical) au vilebrequin, qui entraîne les roues (pour faire simple), mouvement rotatif donc.
Le problème exact est vraiment très con : le garagiste qui avait changé la courroie de distribution, les segments des pistons etc. a simplement mal revissé un des deux écrous. Cet écrou a donc continué à se dévisser, puis est tombé, et la seconde vis qui restait et tenait la bielle a cassé (après que le chapeau de bielle se soit fendu), entraînant l’arrêt et le blocage du moteur. Au passage cela a gravement endommagé la bielle évidemment, le piston et le vilebrequin. Coût des réparations : environ 1200$ de main d’œuvre, et à cela rajouter le coût d’un moteur d’occasion : environ 1000$. Bref ça s’annonçait pas du mieux possible. Heureusement, la bonne nouvelle c’est que c’est la faute du précédent garagiste, qui doit donc payer les réparations à sa charge.
Après avoir tenté de retarder autant que possible les réparations, il accepta finalement que ça soit notre garagiste, en qui nous avions pleine confiance, qui effectue les réparations. Malheureusement après quelques jours de recherches, notre garagiste ne pu trouver de moteur d’occasion, et donc en accord avec l’autre garagiste il décida de réparer le nôtre en changeant les pièces abîmées et en le reconstruisant complètement. L’avantage c’est qu’on sera sûr que le moteur sera entièrement refait au mieux, alors qu’un moteur d’occasion aurait juste été remonté sans savoir s’il n’aurait pas cassé quelques semaines plus tard. L’inconvénient c’est que ça prends bien plus de temps à faire.
Heureusement, tout n’est pas si négatif, et je vous raconterais comment notre garagiste nous a invité à passer le week end avec lui et sa femme dans sa maison au bord de l’océan pour nous changer les idées, et comment notre assistance dépannage nous a payé 2 jours de voiture de location de luxe aussi.
Grâce à tout cela, nous avons repris un peu d’optimiste (de toutes façons c’était difficile de tomber plus bas que le moment où la voiture a fait klonk au milieu de la route à 23h passée), et résolus à aller en Tasmanie coûte que coûte nous avons repris un billet pour le 4 mars pour y passer le mois de mars. En espérant que le van tienne le coup, cette fois !