Haere.net

L'aventure continue !

Retrouvez les topoguides, les livres et les récits de voyage sur haere.net

Oz. Un an en australie (et plus si affinités)

J+70 à J+80 — Aménager le van

Publié le

Rappel de l’épisode précédent : on a un van, il est réparé, il roule, même s’il fait un drôle de bruit et que le voyant d’huile s’allume à l’arrêt. Le van était vide comme ça :

Évidemment pour vivre dedans, c’est pas l’idéal (mais on a vu des gens le faire : un matelas gonflable, un réchaud et hop, ce que je trouve un peu con de payer plus cher pour avoir un van si on n’exploite pas vraiment l’espace disponible). On ne savait pas trop à la base si on allait acheter un van déjà aménagé ou pas, mais on savait que s’il ne l’était pas, c’était loin d’être insurmontable de l’aménager un minimum (un sommier surélevé pour ranger des trucs en dessous, un matelas et quelques planches à l’arrière en guise de cuisine, comme la plupart des vans qu’on peut trouver en australie). On se foutait pas mal d’avoir un frigo ou la clim, mais on voulait quand mm un truc un minimum fonctionnel.

On a acheté un van qui était déjà aménagé, mais l’aménagement était juste… inutile. Bricolé à la va-vite de toute évidence, c’était ni pratique ni confortable, et surtout fragile. Bref du bricolage dans le mauvais sens du terme. On s’est empressés de tout démonter.

Ensuite comme on avait du temps pendant que le van était immobilisé, on a fait pas mal de plans, on a aussi fait la tournée des encombrants et récupéré des tonnes de choses, les australiens jettant un peu tout (comme les français), on a ainsi pu trouver gratuitement :

  • un matelas de futon ;
  • plein de planches, du bois, des sommiers en bois, des meubles ;
  • des vis, des clous, des ferrailles diverses ;
  • des couverts, des casseroles, des tasses ;
  • des draps, une couette, des coussins, des housses de coussin ;
  • des vélos ;
  • du matériel informatique, des peluches, des rangements divers…

Bref énormément de trucs, et je ne parle même pas des trucs qu’on n’a pas pris, mais on aurait pu meubler quelques dizaines d’appartements ou maisons, et même s’habiller.

Pour le reste, ce qui n’a pas pu être trouvé (bon on a regardé que dans les rues pas loin de chez nous, on a pas quadrillé tout Melbourne non plus), on a comparé les prix entre les magasins et on a acheté à K-Mart, à Big W, à Aldi, et dans les Op Shops (magasins d’occasion genre Emmaüs), et évidemment à Bunnings pour les outils et matériaux qui manquaient. Coût total de l’aménagement : 260 $.

Mais il n’y a pas que l’argent dans la vie, quand on veut s’en tirer pour pas cher il faut mettre la main à la pâte ! Heureusement, comme l’espace d’un van c’est environ 3m² seulement, y’a pas de quoi s’éreinter, en cinq après-midi tranquilles, on avait le van de nos rêves.

Ainsi la première étape a été de réaliser la cuisine à l’arrière du van à partir d’un meuble télé trouvé aux encombrants :

Coût de l’installation : 10$, prix du lino utilisé pour le plan de travail pour cacher le meuble qui avait des taches de peinture.

La seconde étape sera de réaliser des banquettes, la première faisant toute la largeur du van et suffisamment grande pour accueillir des gens (on sait jamais si on écrase quelqu’un sur la route, on peut avoir besoin de cacher son cadavre) :

Enfin, de réaliser une seconde banquette en face, et une table entre les deux, qui puisse être enlevée et servir pour créer le lit, qui ressemble donc à cela :

Enfin dernière étape, trouver une idée pour fixer la table en hauteur, afin que celle-ci puisse être facilement démontée et passer de la position 'nuit' à 'jour', et bien on a simplement utilisé le levier du cric hydraulique de la voiture en guise de pied, et du côté de la cloison on a fabriqué une petite étagère dans laquelle la table vient s’encastrer. La table est ensuite bloquée pour ne pas bouger pendant les trajets par exemple avec deux vis qui ne sont pas vissées mais simplement posées dans deux trous qui traversent la table et le rayon de l’étagère.

La transformation de la configuration "jour" à la configuration "nuit" se fait assez rapidement : ôter le pied de la table, le ranger à l’emplacement prévu dans la voiture (clipsé dans la marche de la porte coulissante), enlever les deux vis qui bloquent la table dans l’étagère côté cloison, placer la table à sa place entre la banquette qui se déplie et la porte coulissante et enfin déplier la petite banquette. Vous avez alors une surface lit complète ou il suffit de déplier le matelas qui était plié sur la grande banquette en guise de canapé (très confortable, je peux en témoigner) et vous avez un lit.

On avait donc à cet instant une installation vraiment pas mal. On a encore amélioré quelques trucs ensuite pour exploiter l’espace au minimum : rajout de bordures aux rayons de l’étagère pour pas que les affaires se barrent pendant qu’on roule, et création de nouveaux rayons dans la cuisine, mais les photos ne montrent pas encore ça.

Par rapport à la plupart des vans qu’on a vu, sans compter ceux transformés en camping car pour de vrai, on pense tenir un truc pas mal du tout, pour un prix et un investissement personnel relativement faible. Si on avait eu accès à du bois neuf et des outils genre scie électrique on aurait pu faire quelque chose d’encore plus chiadé, comme certains, mais est-ce que ça vaut le coup pour un véhicule qu’on ne va garder que quelques mois ? Je ne suis pas sûr…

Du coup nous avons fait l’impasse sur certains éléments pour ne pas se casser la tête : l’évier par exemple, ça peut paraître sympa, mais on peut être garé à un endroit en pente, donc galère, et il faut deux réservoirs : un pour pomper l’eau, l’autre pour les eaux usées, à moins de faire un trou dans la carrosserie du van, ce qui soulèverait tout un tas de question, et se trimballer un réservoir d’eau usée juste pour faire la vaisselle, c’est inutile, on préféré prendre 2 bassines et faire la vaisselle directement vers un robinet, comme… en camping quoi.

Un autre élément souvent rencontré c’est le frigo. S’il est seulement électrique, il lui faut une batterie auxiliaire. Or une batterie auxiliaire qui se trouve dans l’habitacle n’est pas la même chose qu’une batterie de voiture. En effet, cette dernière contient du plomb et de l’acide sulfurique, qui dégage des vapeurs cancérigènes. Sans compter les risques : une batterie qui explose projette de l’acide et du plomb partout, en plus de dégager des vapeurs d’hydrogène hautement inflammables, ce qui ne donne pas vraiment envie de dormir à côté (celle du moteur est derrière de l’acier, à l’extérieur, c’est déjà mieux). De plus on ne veut pas vraiment retrouver la batterie à plat le matin car le frigo a pompé la nuit pour garder du Coca au frais. Enfin, le prix d’une batterie auxiliaire est démesuré, sans compter qu’il faut l’associer à un circuit qui permette sa recharge quand la voiture roule, bref un gouffre financier sans compter la logistique. Il existe des frigos qui peuvent fonctionner au gaz naturel, mais même problème de sécurité. Bref on est pas du genre à s’attacher réellement à un confort tel que le frigo. La plupart des fromages, fruits et légumes et même les œufs se conservent très bien en dehors d’un frigo pendant plusieurs jours s’ils ne sont pas exposés au soleil.

Donc nous avions un van, bien aménagé (c’est pas mal de se flatter soi-même des fois, vous devriez essayer), il ne nous restait plus qu’à partir en Tasmanie la semaine suivante, les billets pour le ferry étaient réservés, mais un bruit va tout changer : « Klong »  ! (à suivre)