J+358 — Une dernière journée sur l'île sud, à Sign of the Packhorse
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Vu que le mauvais temps a annulé ou écourté certains de nos plans, nous avons une journée d’avance sur notre itinéraire. Nous sommes désormais à côté de Christchurch (ou « chch » comme l’écrivent les néo-zélandais), d’où nous devons prendre l’avion demain. Mais plutôt que de reste à flâner aujourd’hui nous allons nous balader dans les collines de la Banks Peninsula, les hauteurs qui dominent la ville. À Kaituna Valley, notre point de départ, nous demandons à un paysan qui passait par là en quad si on peut emprunter le sentier vu qu’il est indiqué qu’il est fermé pour la période de reproduction des moutons (lambing en anglais), mais il nous dit que la période est terminée depuis longtemps donc pas de problème. OK allons-y donc !
On prépare les sacs avec un petit changement : afin de vider notre bouteille de gaz nous allons manger chaud à la hutte sur le chemin à midi. De toute façon vu que nous partons demain on a bien éliminé les restes et à part des pâtes il n’y a plus grand chose à se mettre sous la dent.
Le chemin traverse de nombreux prés et bois habités par les moutons, que nous croisons souvent et qui fuient à notre approche. L’ambiance est ici plus civilisée, proximité de la plus grande ville de l’Île Sud oblige. On est loin des grandes étendues désertes et des immenses chaînes de montagnes. Ici tout le terrain, même le plus pentu, est exploité pour l’élevage des moutons.
Finalement, après une heure et une bonne ascension de 430 mètres, sous un ciel nuageux mais clément nous atteignons Sign of the Pack Horse. Cette petite maison au milieu d’une lande désertique, nichée dans un col, loin de toute route, est une ancienne loge-hôtel. Bâtie en 1920 avec les pierres volcaniques disponibles dans les collines, elle fut conçue pour les voyageurs empruntant la route jusqu’au sommet plus lointain de Mt Herbert. La route ne fut jamais construite, et le petit hôtel éphémère devint un simple refuge de montagne, ce qu’il est toujours.
Autour de la salle collective et de son poêle se situent deux agréables petits dortoirs. Mais ici le prix de la nuitée est un peu plus élevé : 15$ par personne. Le prix à payer pour un refuge où le bois de chauffe est apporté par les rangers en quad étant donné l’absence d’arbres aux abords de la hutte. Bon sauf que sur place il n’y a pas de bois et les toilettes débordent. Ça ne vaut donc peut-être pas un tel investissement à priori.
Un groupe de quatre randonneurs néo-zélandais discutent à côté de la hutte. Je tente de rentrer en contact avec eux pour leur offrir notre cartouche de gaz qui n’est pas terminée, mais ils feignent de ne pas me voir. Humpf. Grumpf. On a déjà remarqué que les néo-zélandais sont bien moins accueillants et agréables que les australiens mais là c’est le pire.
Après notre festin de spaghettis dans la hutte on décide de continuer un peu notre randonnée en prenant le sentier en direction de Mt Herbert Shelter, celui-ci semblant grimper sur le sommet proche de Mt Bradley. On en avait un peu marre des larges chemins de tracteurs qui nous ont mené jusqu’à la hutte, et Mt Herbert Walkway semble être un sentier étroit et plus agréable.
Hélas après un kilomètre le sentier quitte les abords de Mt Bradley et semble donc le contourner. On décide alors de couper à travers une végétation rase de buissons à épines et de fleurs jaunes pour rejoindre le sommet. Après quelques culs-de-sac donnant à des petites falaises nous finissons par trouver un passage et rejoignons enfin le sommet, nous offrant depuis ses 855 mètres d’altitude de belles vues sur la péninsule, la baie de Whakaraupo / Lyttleton et même Christchurch au loin.
Enfin nous décidons de redescendre vers la hutte en coupant tout droit en descente. Idée qui s’avérera plus compliquée qu’elle ne semblait, la faute à quelques barres rocheuses qu’il nous faudra contourner en suivant les chemins tracés par les moutons. Notre idée de couper vite s’est révélée être deux fois plus lente que suivre le sentier de l’aller mais le plaisir n’était vraiment pas le même. Il ne nous restera ensuite plus qu’à retracer les chemins de tracteurs jusqu’au niveau de la mer pour retrouver notre van et rejoindre notre camping pour la nuit.
Le lendemain nous regroupons nos affaires dans nos sacs à dos, nous nettoyons le van et je prends le volant pour rejoindre le point de dépôt pour rendre la voiture de location à Christchurch. Malgré mon aversion pour la conduite en ville (encore plus en Nouvelle-Zélande où ils conduisent n’importe comment), je n’ai pas le choix : Anne n’ayant pas écouté mon conseil avisé de ne pas manger le reste de cheddar moisi elle est maintenant malade. Moralité il faut toujours écouter la voie de la sagesse, c’est à dire moi !
Tout se passe bien pour rendre le van, l’examen est très rapide et ne dure que quelques secondes, on se dit qu’on s’est peut-être fatigués à tout nettoyer pour rien, mais le contrat indiquait une pénalité de 50$ si le van n’était pas rendu propre. Bon on n’a rien perdu au moins. Pour la seconde fois l’entreprise de location Lucky Rentals nous offre le transport jusqu’à l’aéroport, alors que ce transport était censé être payant. Sympa. À l’aéroport nous profitons d’une douche chaude gratuite, la dernière datant d’il y a déjà une semaine. Comme je n’avais pas vu de Burger King depuis longtemps c’est là-bas que j’y déjeune d’un burger trop maigre et d’un milk-shake trop gros et lourd. Bon c’est pas comme si j’avais pas été prévenu.
Nous n’aurons pas le temps de visiter la ville de Chch, détruite partiellement par un tremblement de terre il y a deux ans. On se dit qu’on aura l’occasion une autre fois… On ne peut pas tout faire.
Le vol en avion d’une heure et vingt minutes jusqu’à Auckland se passe bien. Là-bas nous gagnons l’auberge de jeunesse dans un bus hors de prix. Nous marchons un peu en ville, histoire de faire un tour, mais l’aéroport et l’avion nous ont épuisés et nous ne tenons pas le coup : on a vite fait de rentrer à l’auberge pour s’endormir profondément dans un vrai lit, le premier depuis un mois.