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J+357 — Les pieds dans la neige, à mi-hauteur de Mueller Hut

Publié le

Après une nuit particulièrement froide nous nous réjouissons de voir le soleil de retour pour nous réchauffer un peu.

Alors que nous venons de nous lever une ranger du parc arrive au camping et gare son 4x4 en travers de la route pour empêcher les campeurs de partir sans avoir payé la note de 10$ par personne pour la nuit au camping. Cela n’empêchera pas un téméraire cycliste qui venait de finir de ranger ses affaires de quitter le camping en faisant mine de ne rien entendre. Il faut dire que vu le peu d’emplacements pour les tentes cela semble un peu excessif de payer autant simplement pour planter sa tente sur une pente avec des cailloux, sans compter sur l’attitude légèrement agressive de la ranger. Bon nous pas de souci on avait bien payé, pas un gros problème vu que depuis le début du mois nous n’avons payé que 2 ou 3 nuits de camping cela reste modique.

On se chausse (ah la douceur des chaussures et chaussettes sèches !), on charge les sacs à dos de quelques fruits et barres de céréales et on attaque notre balade de la journée : Sealy Tarns. Ces petits lacs d’altitude sont à mi-chemin de Mueller Hut, et c’est la bonne moitié, celle qui est aménagée avec escaliers etc. C’est après Sealy Tarns que la zone présente des risques d’avalanche et surtout un chemin non aménagé et non signalé. C’est quand même 540 mètres d’ascension qui nous attendent, et après un petit peu de marche tranquille on atteint le début des escaliers. Là une inscription sur la première marche annonce la couleur : « seulement 1810 marches de plus ». OK. Pas de panique, c’est pas un escalier qui va nous arrêter. Mais peut-être la neige alors ? Car après avoir soufflé comme des otaries qui courent le marathon (vous avez déjà vu une otarie courir ? Non ? Et bien cela donne une idée de mon niveau d’endurance), et avoir gravi les trois quarts du chemin les marches ne sont plus un problème : elles sont désormais recouvertes de neige.

Au début ça va, des gens sont déjà passés avec des snowshoes imperméables et il suffit d’imbriquer nos pas dans leurs traces. Mais après quelques centaines de mètres ils ont dû renoncer et faire demi-tour car le sentier est vierge de toute trace. Devons-nous nous arrêter ici ou continuer au péril de notre vie jusqu’à Sealy Tarns ? Bon peut-être pas au péril de notre vie mais au péril de nos pieds on peut dire au moins. En effet nous on n’a pas de snowshoes, seulement des chaussures de marche fatiguées, à moitié trouées et pas du tout imperméables. Mais pas de problème, on se décide d’y aller.

On est quand même prudents. Ainsi dans les passages un peu exposés où la neige semble particulièrement épaisse et fondante nous passons chacun notre tour. Il faut dire qu’on m’a raconté que la neige qui roule en petites boules est un signe annonciateur d’avalanche. Bon vu que la neige ne dépasse pas 50 à 60 centimètres de profondeur ça ne risque pas beaucoup sur un sentier aussi large mais vaux mieux être prudent quand même.

Nous finissons par arriver à Sealy Tarns, les pieds trempés, mais heureux d’être arrivés jusque là. Les tarns sont gelés et quasiment invisibles sous la couche de neige.

Mais quelle vue ! De Mueller Glacier à Lake Pukaki en passant par Mt Cook ou Hooker Glacier toute la vallée et les sommets environnants s’offrent à nos yeux pendant que nous récupérons en dévorant nos fruits. Il ne reste plus qu’à redescendre prudemment par le même chemin, en constant que effectivement le chemin pour Mueller Hut n’était pas pour nous. Une seule trace de pas dans la neige semble se perdre dans une immensité de blanc.

Après 540 mètres de descente en faisant sploutch-sploutch nous rejoignons le van et après avoir mis chaussures et chaussettes à sécher nous reprenons la route pour quitter le parc national d’Aoraki Mt Cook et les magnifiques paysages qu’il nous a offerts pendant deux jours. Un dernier coup d’œil en arrière sur les montagnes et le lac Pukaki qui a maintenant pris une couleur turquoise irréelle, et nous voilà partis pour Christchurch…