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Oz. Un an en australie (et plus si affinités)

J+355 — Du soleil à la tempête de neige, au lac Ohau

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Après notre rencontre avec les manchots nous faisons une journée tranquille, on en profite, vu qu’on a deux jours d’avance sur notre planning de ministres du voyage. À Jack’s Bay une petite promenade nous emmène à un énorme de trou de 55 mètres de haut sur 150 mètres de large, avec la mer au fond. Sauf que nous sommes au milieu des moutons, dans un pré, à plusieurs centaines de mètres de la mer. C’est un endroit intéressant mais pas époustouflant non plus. Nous tentons de rencontrer des lions de mer à Surat Bay où ils sont réputés venir se prélasser sur le sable, mais nous ferons choux gras. Pas de lions, et encore moins de lion de mer. Juste du vent, du sable, de l’eau salée et quelques promeneurs. On met à profit cet échec pour faire une lessive à Balclutha avant de repartir pour un camping pour la nuit.

Le lendemain nous abordons les alpes du sud par la face est. Pour nous rendre à Lake Ohau, grand lac bleu turquoise niché entre les montagnes nous devons traverser quelques crêtes et notamment le col de Lindis ou malgré l’altitude de seulement 900 mètres un mince manteau neigeux recouvre les abords de la route, au milieu de touffes d’herbe jaunie.

Le paysage est très joli à cet endroit, mais il y fait aussi plutôt frais malgré le soleil bien présent. Mais on se dit qu’il est encore tôt et que la journée sera belle et chaude.

Nous arrivons donc à Lake Ohau, dont la couleur est effectivement complètement surréaliste, résultat des eaux de fonte des neiges qui descendent des montagnes qui l’entourent.

Notre rando du jour s’appelle Freehold Creek et suit le torrent du même nom. Selon notre livre de rando elle doit faire 12 kilomètres pour 4 heures aller-retour, mais on commence à se méfier de ce livre depuis qu’il oublie de mentionner jusqu’à 10 kilomètres de parcours supplémentaire, sans compter les affreuses cartes moches et tellement petites qu’elles s’en révèlent complètement inutiles.

On prépare nos sacs, quelques sandwichs pour ce midi, on part marcher et on s’arrête après 400 mètres, pour profiter d’une belle vue sur le lac pour manger nos sandwichs. À cette allure on n’est pas arrivés c’est sûr, mais autant profiter du soleil tant qu’il y en a !

Quand nous repartons une neige très légère et éparse commence à tomber. Un kilomètre plus loin le sentier s’avère passer dans une prairie inondée, sous plus d’un mètre d’eau. On cherche à contourner, on se mouille les pieds, mais la végétation est trop dense on ne passe pas. On rebrousse un peu chemin et on emprunte un large chemin tracé à coup de bulldozer. C’est un chemin VTT, une partie du célèbre « Alps 2 Ocean » taillé pour les touristes : 300 kilomètres de chemin tranquille et bien tracé réservé aux plus fortunés. En effet la première étape commence par 5,3 kilomètres de pédalage, puis d’appeler un hélicoptère pour qu’il charge votre vélo (et vous-même) et vous fasse traverser une moraine sur 5 kilomètres. Je vous laisse imaginer le prix.

Plus loin nous devons quitter le gros chemin pour un petit sentier, qui après 50 mètres nous mène à une véritable pataugoire : le sol est saturé d’eau, et quand le sentier n’est pas un ruisseau, nos pas s’enfoncent dans un sol-éponge qui sploutch-sploutch. On cherche un détour et on arrive à ne pas trop se mouiller les pieds. Plus loin ça va mieux, nous gagnons les sous-bois, le sentier est correct, même si parfois entre deux racines un trou laisse apercevoir et entendre une véritable rivière qui coule à quelques centimètres sous terre et se met à apparaître et disparaître d’un rocher ou d’un arbre à l’autre.

L’ascension est modérée mais continue et ne nous laisse pas de repos. Parfois nous devons traverser des éboulis et pierriers qui nous exposent à la neige, au vent et au froid. Nous parvenons finalement à l’orée du bois, au dessus de la bushline, où un paysage magnifique nous accueille. Enfin on le devine magnifique car avec la neige et le brouillard nous faisons principalement face à un mur blanc. Mais ce qu’on peut en voir est plus qu’agréable.

Un tuyau marque l’emplacement d’une source d’eau pure (et très fraîche) pour le campement situé un peu plus bas, à l’abri des arbres. Et effectivement on sent la protection que nous apportait la forêt : ici le vent souffle fort et la neige nous fouette le visage. Le sentier semble à nouveau inondé, puis plus loin même enneigé. On décide donc de s’arrêter ici et redescendre avant que la neige ne tombe plus fort et ne rende notre retour trop difficile.

Et effectivement en retrouvant en contrebas le chemin pour VTT la neige se fait plus épaisse, plus importante, et la température se fait bien plus froide. Le chemin est devenu boueux et glissant et nous commençons à nous transformer en bonshommes de neige. La neige colle et nous refroidit. Nous sommes trempés et grelottants quand nous arrivons à la voiture, où la neige s’arrête soudainement pour laisser place à un beau soleil bien chaud.

Heureusement le chauffage de la voiture nous réchauffe et nous sèche, nous amenant à un doux réconfort quand nous atteignons une aire de repos au bord de la route de Twizel, où nous passerons une nuit confortable malgré la température négative à l’intérieur et à l’extérieur du van.