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Oz. Un an en australie (et plus si affinités)

J+345 — Les montagnes de crêpes de Punakaiki

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Après notre déception d’hier où nous n’avons pas pu atteindre la grotte de Fox River pour l’explorer on se rattrape un peu aujourd’hui avec Punakaiki Cavern, une petite grotte longue de 130 mètres au bord de l’océan. Ce n’est pas vraiment l’endroit le plus spectaculaire ou le plus agréable : la fréquentation soutenue du lieu l’a un peu privé de sa beauté naturelle au détriment des graffitis. Il semble que les touristes se prennent tous pour Neil Amstrong, sauf qu’au lieu de planter un drapeau américain à chaque endroit qu’ils visitent ils y gravent leur nom. Quel est l’intérêt ? C’est dans ce genre de détails que je perds toute foi en l’humanité.

Il faut dire que la grotte est située à quelques centaines de mètres du mini-village de Punakaiki, au bord de l’autoroute. Le lieu est particulièrement visité et célèbre pour ses Pancake Rocks, littéralement les « rochers-crêpes ». Ces falaises à la forme particulière ont effectivement mérité leur nom et ce n’est pas le seul attrait du coin : la roche est creusée par l’océan avec le temps, et celui-ci s’engouffre à marée haute dans les failles, et à chaque grosse vague l’eau sous pression ressort en une grande gerbe. C’est ce qu’on appelle des blowholes. On en a déjà vu en Australie, mais peu étaient si impressionnants. Et surtout ici il y en a un certain nombre au même endroit. Les noms des « trous soufflants » laissent rêveur le visiteur : Chimney Pot, Surge Pool et autres termes évocateurs de la puissance visuelle de ces phénomènes naturels.

Malgré la fréquentation des cars de touristes (après tout c’est pile sur l’autoroute, avec seulement 2 minutes de marche sur du goudron, l’endroit idéal donc pour les touristes pantouflards) le lieu est intéressant, et les falaises de crêpes surmontant l’océan complètent le dramatisme du paysage.

Mais nous faisons vite le tour du lieu et repartons maintenant sur Greymouth, petite ville de la côte ouest de l’île sud. Là-bas nous profitons de la civilisation pour faire une lessive. Encore une fois les machines ne lavent qu’à l’eau froide. Tout comme en Australie il nous paraît impossible de trouver une machine lavant à l’eau chaude. Du coup la propreté du linge laisse toujours à désirer. Comment font les néo-zélandais font-ils pour garder leurs chemises propres ? Ont-ils dans leurs maisons des machines plus évoluées que celles de leurs laveries ? Tant de questions restent sans réponse ! Et on pourrait continuer avec : est-ce qu’il y a un sèche-linge qui fonctionne dans ce pays ? Car après 5 dollars dépensés dans cette machine diabolique notre linge est toujours trempé. On va pas y passer la journée, on repart donc en laissant le linge sécher dans le van comme on peut.

Heureusement un peu plus loin sur la route, dans la ville d’Hokitika nous pouvons nous consoler au soleil avec un très goûtu fish & chips pour la modique somme de 3$. Si ici un kebab coûte 15 ou 20$, un fish & chips ne coûte en général que 3 à 5 dollars (2 à 4 €), une broutille. De quoi donner envie d’aller habiter en bord de mer ! Mais les bonnes nouvelles ne sont pas terminées : nous allons pouvoir profiter de notre seconde douche du mois (car oui nous ne prenons qu’une douche par semaine ici, on assume) à la piscine municipale : pour 3$ on a ainsi accès aux vestiaires et douches, mais aussi au spa. Ah la vie est parfois difficile… Par contre il faudra m’expliquer pourquoi les vestiaires homme des piscines et gymnases sont toujours collectifs sans aucune intimité, pas même une porte ou une cloison entre les douches, alors que les vestiaires femmes sont tout à fait normaux : cabines pour se changer, cabines pour se doucher. C’est un véritable sexisme qui insinue donc que nous les hommes n’avons pas droit à un peu d’intimité, scandale ! Bon y’a pire mais c’est vrai que je trouve ça désagréable et injuste.

Nous quittons Hokitika pour réaliser un détour de 70 kilomètres dans les terres, jusqu’à Hokitika Gorge, ou après moults détours nous arrivons, prêts à en prendre plein les mirettes. En effet les guides touristiques vantaient ici une belle rivière d’une couleur bleu turquoise, alimentée par l’eau de fonte des glaciers des alpes du sud. Le tout accompagné d’une photo à faire saliver. Mais ce n’est que sur le parking qu’on explique que la rivière peut changer de couleur d’un jour à l’autre : de bleu profond à bleu turquoise à… gris ou marron. Aujourd’hui pour nous ça sera donc une belle rivière marron. Certes les remous sont rigolos à regarder, mais on a surtout l’impression de voir une coulée de boue lisse. Niveau beauté à couper le souffle on est un peu déçus.

Mais nous ne sommes pas au bout de nos mauvaises surprises. Notre étape suivante était supposée être une source d’eau chaude au bord de la Lower Wanganui River, où des bassins permettaient de se baigner. Problème en arrivant sur place : la route a été à moitié balayée par de récentes inondations et nous devons nous arrêter et faire demi-tour : on n’a pas de 4x4 et on ne tient pas à abîmer la voiture de location.

Comme on est du genre tenaces on se gare un peu plus haut sur la route et on traverse à pied le torrent qui coupe la route. La route se termine et on suit un petit sentier dans l’herbe. L’herbe qui est mouillée. Après à peine 50 mètres nos chaussures sont déjà trempées. Pourtant il ne pleut quasiment pas, bon un peu, mais c’est pour nous un peu de pluie légère c’est ce qu’on considère maintenant comme du beau temps pour ce pays. Mais après 2 minutes de marche le sentier s’arrête net : visiblement les rives de la rivière ont disparu. Une inondation récente a dû tout ravager et il ne reste rien du sentier, ni du pont que l’on était censés traverser 100 mètres plus loin pour trouver la source d’eau chaude. La clôture en barbelé qui pend dans l’eau à 15 mètres en contrebas nous indique qu’il y avait aussi un pré ici qui longeait le sentier. Mais plus de sentier ni de pré. Donc pour trouver la source d’eau chaude il aurait fallut pas mal de recherches, et trouver comment descendre la berge de 15 mètres de eau creusée à la verticale. On renonce, on préfère rentrer au sec dans le van et reprendre la route. C’est pas grave on se dit qu’il nous reste encore une source d’eau chaude prévue sur notre itinéraire, dans deux jours. Naïfs que nous sommes…

Après quelques dizaines de kilomètres de route nous trouvons un coin pour dormir, sur le parking désert d’un terrain de décollage d’hélicoptères, au bord d’une immense rivière. Le coin est désert, il y a des toilettes, parfait. Sauf que des vents forts secouent le van toute la nuit. Mais niveau vue difficile de rivaliser, de quoi vous rendre malade à l’idée d’habiter à nouveau en ville…