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J+335 — Tongariro et Tama Lakes

Publié le

Par Anne

Après les très jolies balades de la veille sur Okahune Mountain Road, on décide de continuer à randonner dans Tongariro National Park mais sur un autre versant de la montagne. On rejoint Whakapapa Village, le village touristique du parc national. D’ici partent de nombreuses balades dont le très connu Tongariro Alpine Crossing, un sentier de 19,4 km qui part de Mangatepopo Valley, se termine à Ketatahi Road et qui se boucle en 7 à 9 heures de marche. Il nous plaisait bien, les paysages ayant l’air absolument magnifique mais plusieurs inconvénients nous ont fait renoncer : tout d’abord, il faut prévoir un transport qui vous ramène au point de départ compte tenu du fait qu’il ne s’agit pas d’un aller et retour (à moins de rajouter une journée supplémentaire et une nuit très chère en hutte). Comptez environ 25 NZD pour être re-déposé près de votre véhicule. Certains diront que ce n’est pas cher payé, mais notre côté radin nous empêche de penser de même, d’autant plus que les vols sont fréquents sur le parking du départ, peu fréquenté durant la journée.

À cela s’ajoute le fait que puisqu’il s’agit d’un des coins les plus touristiques de l’île nord, un nombre incroyable de personnes empruntent le sentier tous les jours. Selon une étude financée par la Fundation for Research, Science and Technology et datant de 2007 (PDF), le sentier attire 60.000 randonneurs tous les ans, principalement entre octobre et mai. Les jours de foule, jusqu’à 1.000 personnes viennent crapahuter sur le chemin. Tous les ans depuis 1997, le nombre de visiteurs a augmenté entre 5 et 10%. En 2012, ce seraient 75.000 personnes qui auraient réalisé le trek. Il faut également savoir que le Tongariro Alpine Crossing est une étape dans le Tongariro Northern Circuit, une des neuf great walks de Nouvelle-Zélande qui sont des randonnées sur plusieurs jours (de deux à cinq jours) mises en avant par le DOC, accessibles par un grand nombre et très populaires. Autant vous dire que ce n’est pas l’endroit idéal pour profiter de la solitude et de la tranquillité ! À notre radinerie s’ajoutant notre agoraphobie, on a préféré chercher une balade moins fréquentée et ne nécessitant pas de frais de transport.

Notre choix s’est tourné vers une randonnée de 17 km aller-retour jusqu’à Upper Tama Lake. Une partie se fait sur le fameux Tongariro Northern Circuit mais selon les emplacements des huttes et le fait qu’on soit tôt dans la saison, on ne devrait pas croiser trop de monde. Puisque nous sommes sur un great walk, on bénéficie de l’aménagement peu naturel mais très complet : le sentier est bien tracé, en gravier et assez large, tout le contraire de notre marche d’hier à Lake Surprise. C’est du coup beaucoup moins physique et plus facile à suivre mais plus ennuyant, on ne peut pas tout avoir. Les deux types de sentier ont leurs avantages et leurs inconvénients mais j’avoue une légère préférence pour les sentiers sauvages et peu aménagés (même s’il m’arrive de jurer le contraire alors que je suis empêtrée dans les ronces et que j’ai les pieds trempés !).

Fort heureusement, les paysages alentour sont tout simplement renversants. Le soleil est bien présent et le ciel est d’un bleu étincelant sauf dans les hauteurs de Mount Ruapehu qui est orné d’une couronne d’un blanc laiteux, lui conférant un petit air féerique. Sur les pentes des monts environnants, il reste de la neige mais il n’en subsiste aucune trace autour du chemin. Nous aurons donc les pieds secs du début à la fin, ce qui sera suffisamment rare durant ce mois en Nouvelle-Zélande pour être souligné !

Les couleurs sont magnifiques, les vues splendides et les volcans impressionnants. Tongariro National Park compte en effet douze cônes volcaniques dont trois toujours actifs : Mount Tongariro, Mount Ruapehu et Mount Ngauruhoe. Les dernières éruptions de Tongariro datent de 2012, une première fois en août avec des jets de blocs de pierre et de la cendre et la deuxième fois en novembre sans jets de rocs cette fois-ci. Cela n’était pas arrivé depuis 1897 pour Tongariro, alors que Ruapehu et Naguruhoe connaissent des éruptions régulières, tous les 5 ans environ.

Pour ce jour, pas d’éruption en vue, on peut se promener tranquillement. On se lève tôt, on fait la magnifique route jusqu’à Whakapapa Village. Contrairement au reste de l’île qui a une végétation dense et verdoyante grâce aux litres d’eau qui se déversent chaque année des cieux nuageux (à titre d’exemple environ 1240 mm de pluie sont comptés par an pour Auckland contre 732 mm à Dijon), les alentours des volcans sont assez arides et la végétation est rare et basse, un peu comme le désert australien. On a du mal à imaginer des éruptions volcaniques ici mais le paysage nous rappelle que ces dernières arrivent régulièrement. On s’arrête plusieurs fois le long de la route afin de garder une trace numérique de tous ces magnifiques paysages. Si les souvenirs seront toujours plus précieux et savoureux que les photographies, celles-ci nous aident parfois à retrouver les images dans nos mémoires défaillantes. Elles nous font également mourir d’envie de retourner en voyage !

Une fois arrivés à Whakapapa Village, on se dirige vers l’office de tourisme puis on part pour les 17 km aller-retour jusqu’à Upper Tama Lake. Le premier kilomètre se fait dans la plaine autour du village où on peut apercevoir l’énorme château/hôtel qui accueille les touristes les plus aisés (comptez environ 200 NZD la chambre pour deux en basse saison) puis l’on arrive rapidement dans les sous-bois que l’on arpente jusqu’aux Taranaki Falls. Après cela, plus aucune ombre au tableau jusqu’à la fin. Pour ce milieu de printemps, le soleil nous réchauffe sans surchauffe, en été, je pense qu’il faut impérativement prévoir les chapeaux et réserves d’eau. Les chutes d’eau sont jolies, il est possible de se rendre au-dessus d’elles afin de faire un chemin d’aller (ou de retour) différent.

La marche est parfois un peu ennuyante mais les paysages alentour ne le sont aucunement. Entre les flancs enneigés de Mount Ruapehu et le cône parfait de Mount Ngauruhoe, on ne sait plus où tourner le regard.

Après les chutes d’eau, le sentier est plutôt plat et le paysage est sub-alpin avec une végétation basse et ce, quasiment jusqu’à la fin. On rejoint après environ une heure de marche depuis les chutes d’eau le premier des deux lacs : Lower Tama Lake. Le bleu turquoise de l’eau transparente offre un contraste saisissant avec le blanc étincelant des sommets environnants et le gris orangé de la végétation. Mais c’est en montant de façon plutôt raide dans les graviers et en rejoignant Upper Tama Lake que l’on est vraiment ébahi par le paysage. D’un côté Mount Ngauruhoe et Upper Tama Lake et de l’autre Mount Ruapehu et Lower Tama Lake, où que l’on regarde, on est époustouflés par la quiétude et la majesté des images. Un vent entêtant et frisquet nous empêche de savourer notre repas en profitant de cette beauté sans pareille, on redescend donc un peu afin de trouver un coin ensoleillé et plus à l’abri pour engloutir nos salades de riz et s’offrir une petite sieste.

On rentre au van vers 16h après 6h de balade (en comprenant la pause) et on profite du fait qu’il ne soit pas trop tard pour conduire jusqu’à Tokaanu Pools, à une cinquantaine de kilomètres de là où se trouve un petit complexe de bains thermaux. Celui-ci est payant et bien que peu onéreux, on préfère partir à la recherche de deux petites baignoires fabriquées par les locaux, cachées derrière une haie de grands arbres et alimentées en eau bouillante par un geyser tout proche. L’eau du premier bassin où se jette directement l’eau du geyser est beaucoup trop chaude pour qu’on puisse y tremper le moindre orteil mais le deuxième bassin où une dérivation permet un écoulement plus lent nous procure un fort agréable moment relaxant. Ce n’est pas magnifique mais ça le mérite d’être gratuit, vide de monde et plus qu’appréciable après ces quelques heures de marche !

On part à contre-cœur rejoindre le quai à bateaux de la ville où l’on passera la nuit.