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Oz. Un an en australie (et plus si affinités)

J+287 à J+289 — Bercés par les wombats qui se frottent contre le van

Publié le

Par Anne

On se décide enfin et un peu à contre-coeur de partir de la merveilleuse région des Blue Mountains. Mais le retour prévu sur Melbourne est pour bientôt et on a encore d’autres coins à visiter en route. Prochaine destination sur notre liste : Morton National Park, situé à environ 150 kilomètres au sud-ouest de Sydney, pas très loin de la côte. Pour y accéder depuis Blackheath, on a décidé de n’emprunter que les petites routes, ce qui représente environ 200 kilomètres. C’est calme, bucolique et reposant sauf pour le van, grand habitué des lignes droites sans relief et qui semble définitivement les préférer aux montées et descentes qui serpentent dans la région. On montre beaucoup moins de difficulté : tout nous plait dans ce pays !

On passe à Bowral nous ravitailler en bonbons, cheddar, nutella pommes, yaourts et haricots verts avant de rejoindre dans l’obscurité de la nuit une immense prairie qui sera notre camping : Bendeela Reserve. On distingue des kangourous derrière les barrières qui entourent la zone autorisée pour camper (en été, une deuxième partie de la même taille est également ouverte). Mais ce sont les petits points noirs qui jalonnent le gazon qui retiennent le plus notre attention : des dizaines de wombats viennent toutes les nuits se rassasier de la bonne herbe verte et grasse. Durant la nuit, ils viennent se frotter contre le van, le faisant légèrement bouger. Viennent-ils soulager leurs démangeaisons ou sommes-nous sur le brin d’herbe qu’ils convoitaient ?

Le lendemain matin, plus de trace de marsupiaux, partis se reposer de leur festin nocturne jusqu’à ce soir. Quelle belle vie ! À la place, les moins exotiques corbeaux et renards tentent de discrets rapprochements afin d’essayer de grappiller quelques miettes de pain que notre torpeur matinale auraient laissé s’échapper sur le sol. Au visitor centre de Nowra, une employée très aimable et serviable nous renseigne sur les balades à faire dans la city of Shoalhaven, qui n’est pas une ville comme on pourrait le penser mais une région et la Kangaroo Valley située elle dans la région de Illawarra, à l’ouest de Shoalhaven. La délimitation géographique et administrative nous importe peu, tant que les paysages sont jolis.

Nous suivons les conseils de la dame et des nombreuses brochures que nous avons trouvées (enfin des documents intéressants pour nous !) et nous nous rendons dans le tout petit Bomaderry Creek Regional Park : une bande de 2 km sur 1,5 km, éloignée de seulement 2 kilomètres du centre-ville. On y fait une boucle de 4 km, une partie du She-Oak Crossing Walk qui suit la Bomaderry Creek sur une rive puis l’autre, dans la forêt tapissant le fond d’une petite gorge. Bien que courte et sans difficulté, la balade est très agréable, nous laissant le temps d’admirer les timides oiseaux-lyres et les facétieux kookaburras. En été, nombre de familles doivent apprécier venir pique-niquer sous la canopée rafraîchissante de la rain forest et piquer une tête dans le calme ruisseau.

Le point de vue n’a pas vraiment d’intérêt et le chemin d’accès est bétonné, pratique pour les fauteuils roulants mais pas très naturel, du coup : on aurait pu s’en passer aisément. On va ensuite faire une lessive et un tour sur internet et on rentre tôt au camping afin de pouvoir profiter des derniers rayons de soleil afin de mieux observer qu’hier la faune qui nous fait l’honneur de nous prêter un coin pour dormir. On se rend compte du nombre impressionnant de wombats qui viennent apaiser leur insatiable appétit. Les kangourous et wallabies, quant à eux, sont un peu plus timides et préfèrent rester à une distance respectueuse pour grignoter les herbes hautes et plus sèches. Kookaburras, canards, magpies (ces oiseaux blancs et noirs que l’on croise partout) ne sont pas en reste et viennent compléter le tableau fort plaisant du camping.

Après encore une nuit agrémentée de quelques secousses de wombats, on fait un détour de 40 km par Mount Scanzi Road pour une balade d’environ 5 km sur Three Views Trail. On aurait pu s’abstenir car ça n’a rien de passionnant. On avait choisi cette balade, car c’était la seule qui n’était pas marquée comme suivant un fire trail (un chemin accessible par les véhicules de patrouille de prévention des incendies). Raté, c’est également un chemin large, sablonneux, pas très naturel et peu varié. Le dépliant le décrivait avec de magnifiques vues et bordé de belles fleurs à n’importe quelle saison, on se demande si on a vraiment pris le bon chemin. On va à deux des trois points de vue proposés : Yarrunga View et Tallowa Dam View, on ne peut pas dire que ce soit déplaisant mais c’est franchement ennuyant.

On retourne ensuite à Nowra pour continuer nos évaluations sur les meilleurs fish burgers du pays. Celui-ci proposait un filet de poisson blanc avec sa peau, et non pané comme d’habitude, original et pas mauvais, bien que j’aime beaucoup le croustillant de la panure.

On se dirige ensuite vers Jervis Bay, plage réputée pour avoir le sable le plus blanc d’Australie. On y va surtout parce que la dame de l’office de tourisme nous a dit qu’une de ses amies y a vu des baleines pas très loin du rivage. On arpente donc la côte jusqu’à Hyams Beach sur White Sands Walk, en scrutant l’eau à la recherche de formes mouvantes et de jets d’eau. Nous ne sommes pas les seuls, apparemment à tenter d’apercevoir des cétacés mais on repartira encore une fois bredouilles après avoir passé une demi-heure à s’abîmer les yeux, captivés par une forme noire qui nage à la surface de l’eau et qui s’avèrera être finalement des otaries. Sympa, mais on connaît !

Tant pis pour les baleines, la plage est magnifique et le sable effectivement d’une blancheur étincelante, grains minuscules qui crissent sous les pieds et se faufilent entre le plus petit sablier de nos doigts. Sûrement très peuplé en été, le coin est plus que tranquille en cette période et on prend le temps d’admirer les reflets rosés qui teintent l’horizon avant d’aller prendre une douche glaciale au bord de la plage. Par 11°C, ça demande du courage mais ça fait du bien (après). On passe ensuite la nuit sur une aire de repos au bord de l’autoroute (Tullarwalla Rest Area), à 30 km au sud de Nowra, beaucoup moins charmant que le précédent camping : les wombats ont cédé leur place aux matelas et autres pneus crevés.