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Oz. Un an en australie (et plus si affinités)

J+276 et J+277 — Weddin Mountains et Nangar National Park

Publié le

Enfin ! Nous voilà enfin de retour sur la route après toutes ces journées où nous étions immobilisés à Griffith ! Nous quittons l’hôtel, sa chambre chauffée et ses douches chaudes pour conduire sur 235 kilomètres avant de rejoindre le parc national de Weddin Mountains. Le van nous refait une frayeur en sortant Yenda : en pleine ligne droite, le pied à fond sur l’accélérateur il n’accélère plus… mais il ne le refait plus bon ben on continue on va pas passer un jour de plus à Griffith encore !

Avant d’arriver au camping du parc on traverse 20 kilomètres de dirt road gentille mais étroite dans les champs et les forêts en faisant attention aux nombreux kangourous et wallabies qui traversent devant nous. Le coin est quasiment désert, il n’y a qu’une seule autre voiture et nous n’avons croisé personne sur la route. Seuls les kangourous nous accompagnent quand on prend la direction de Ben Halls Cave, une grotte qui fut utilisée par de dangereux hors-la-loi pour se cacher entre deux braquages de diligences. La grotte est située sur une petite boucle de 1,5 kilomètres mais on ne fera qu’un aller-retour car on avait déjà oublié que c’était une boucle ! Décidémment ces histoires de van nous ont vraiment bousculé, au point d’oublier tout de suite ce que nous avons lu. On croise donc encore des tas de kangourous. Certains sont immenses quand ils se relèvent : ils me dépassent d’au moins une tête (de kangourou). Malgré qu’ils s’enfuient à notre passage je suis quand même pas mal impressionné.

Cette mini-balade nous laisse sur notre faim on se dirige donc pour suivre une plus grosse rando de 9 kilomètres (Basin Gully to Eualdrie Trig), indiquée pour 6 heures de marche. Ah quand même. Bon on se dit que comme d’habitude les Australiens surestiment le temps de marche et ça sera le cas : on terminera en 3 heures sans se presser. La balade est très jolie, on suit un petit ruisseau qui se cache au fond d’une gorge, et on a vite fait de grimper en hauteur sur un flanc de la gorge. Le sentier est jonché d’arbres renversés qui se font un malin plaisir de nous faire des crocs-en-jambe et de nous perdre dans la forêt.

J’apprécie vraiment cette forêt, une fois que la gorge fait place au plateau la forêt devient parsemée de clairières dont le sol est un tapis verdoyant d’herbe. Il fait gris et un peu frais mais je suis bien ici à sauter par-dessus le ruisseau au gré des variations du sentier. Ensuite nous traversons un bois de pins où le sentier se met à grimper plus fortement jusqu’au point de vue d’Eualdrie et son poteau de triangulation, utilisé par le passé pour déterminer la distance et la hauteur des montagnes de la région. De là une vue s’étend à l’infini sur les champs des plaines alentour.

On s’arrête là, car le sentier continue jusqu’à un autre camping de l’autre côté du parc (Holey Camp) et il est déjà 16h15 et la nuit tombe tôt donc on veut revenir au camping avant la nuit. On redescend au son des kangourous qui sautent en s’enfuyant à notre approche, invisibles dans l’obscurité. Nous resterons sur le camping de Ben Halls pour la nuit, entourés de kangourous qui paissent paisiblement.

Au lendemain matin les kangourous se promènent toujours autour de nous, c’est le genre de réveil qui installe un sourire jusqu’aux oreilles pour toute la journée. Il est temps maintenant de quitter le parc de Weddin Mountains, dont le nom n’a rien à voir avec le mariage mais provient du mot Wiradjuri weedin signifiant « un endroit pour s’arrêter, s’asseoir, se reposer ». On reprend donc la route sous un beau soleil bien chaud. Si seulement les hivers pouvaient être aussi beaux en France aussi !

Nous rejoignons le parc national de Nangar, 95 kilomètres plus loin. La route dans le parc est compliquée : après un peu de tôle ondulée on doit traverser de nombreux gués, heureusement peu profonds. Après six passages de gués on est bloqués dans un virage : de la boue nous barre la route. En effet la boue nous semble trop profonde et sur un passage trop long, le risque de patiner et s’embourber nous semble trop fort pour tenter le passage. On décide donc de garer le van au bord de la route dans un dégagement et de continuer à pied, après tout on ne doit pas être si loin du départ de la balade, non ?

En fait la brochure du parc n’est pas des plus explicites pour les randonnées, elle mentionne bien qu’il est possible de rejoindre le sommet Mount Nangar en 4 × 4, moto ou VTT par une route de 15 kilomètres, mais rien sur la longueur du sentier pédestre, à peine mentionné. Bon pas grave on tente quand même : enfilage des chaussures, chargement des sacs à dos avec de l’eau et une cargaison de donuts (il faut bien ça pour tous ces efforts à venir !) et nous voilà partis sur la route. Ce n’est qu’après la traversée de plus de 20 gués et autant de sauts par-dessus le torrent que nous parvenons à Dripping Rock, une jolie petite cascade dans une petite falaise, au milieu d’anciens pâturages aujourd’hui repris par les kangourous.

Dripping Rock est le point de départ de la route de la route vers Mt Nangar mais aussi du sentier pédestre qu’il faut débusquer au moyen de flèches jaunes un peu cachées. Le sentier va ensuite se nicher dans la forêt où on suit tranquillement un ruisseau avant d’entamer une montée très raide qui laissera au bord du chemin un couple australien, encore plus épuisé que nous.

Le sommet nous offre encore une fois de jolies vues sur les plaines alentour mais on est peu frustrés par la présence des barrières en métal et de déchets probablement laissés là par les visiteurs en 4 × 4. On constate amèrement que malgré le dessin de la carte de la brochure du parc il n’existe pas de sentier reliant le sommet de Mt Nangar à celui de Murga Mountain, l’autre « grande » montagne du parc, en fait il faut redescendre de deux kilomètres pour trouver un embranchement qui semble mener à Murga Mountain mais sans indiquer de distance ou de durée, juste qu’il est de niveau difficile.

Vu qu’il est déjà un peu tard, que la carte du parc n’est pas fiable et que les indications des panneaux ne sont pas assez précises on renonce à l’idée de prendre ce sentier pour rejoindre Murga Mountain, même si le van est garé au départ du sentier pour Murga Mountain. Dans le doute on préfère retracer le chemin, tant pis. Il nous faut simplement retraverser les dizaines de gués qui ne sont pas conçus pour les piétons (pas de pont ou de pierres pour passer), mais seulement pour les véhicules. Bon pas grave ça nous fait faire de l’exercice…

Une fois au van on reprend la route pour quitter le parc et rejoindre une aire de repos à 5 kilomètres de l’entrée du parc. Le camping du parc aurait été plus sympa mais on ne veut pas courir le risque de s’enliser avec notre pauvre van. On quitte le parc à l’obscurité naissante de la nuit en croisant encore de nombreux kangourous et wallabies, dont certains sont même intégralement noirs.

Ces deux petits parcs nationaux du New South Wales ont été pour nous de belles découvertes : peu connus, on n’y a croisé que quelques rares autres visiteurs et énormément de vie sauvage, ils ne contiennent pas de paysages à couper le souffle mais des forêts et collines charmantes et bucoliques : des bulles sauvages au milieu d’une région dédiée à l’agriculture et l’élevage.