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Oz. Un an en australie (et plus si affinités)

J+234 — « Pinacler » n'est point pinailler

Publié le

Après avoir quitté Geraldton et une nuit sur une aire de repos entre la route et une décharge sauvage on se rend à Dongara. Cet agréable petit village de bord de mer est le dernier stop avant le début de l’Indian Ocean Drive, qui n’a pas grand chose à voir avec la Great Ocean Road, malgré de jolies vues sur l’océan, on est souvent coupés ce celui-ci par des baraquements de tôle, visiblement utilisés comme résidences de vacances.

Nous sommes accueillis chaleureusement à l’office de tourisme-bibliothèque municipale de Dongara, c’est agréable. Les personnes présentes nous expliquent un peu les trucs du coin, quelques idées et nous fournissent brochures et dépliants. Ça change bien des offices de tourisme qui essayent de vous vendre des souvenirs « made in china » et des réservations d’hôtels et activités commerciales en tout genre : ici pas de souvenirs, que de l’info locale. Après un petit tour dans le village on emprunte l’Indian Ocean Drive avant de la quitter pour une trentaine de kilomètres de dirt road jusqu’à l’entrée de Lesueur National Park. Ce parc ne propose qu’un accès : une route « scénique » (bitumée) de 18,5 kilomètres fait une boucle avant de ressortir du parc. De là on peut s’arrêter à plusieurs endroits, mais la balade la plus intéressante est l’ascension de Mt Lesueur : 4 kilomètres aller-retour.

Ce n’est pas vraiment une balade très difficile, Mt Lesueur culmine à 313 mètres, autant dire que pour y grimper aucun effort n’est nécessaire. Cette mesa est entourée de végétation rase, les arbres sont rares et petits, on y voit surtout beaucoup de Xanthorrea, aussi appelée « kangaroo tail grass » de par sa forme. Sur le chemin nous voyons de jolis spécimens d’une espèce de Drosera endémique du Western Australia, une plante carnivore qui attrape les insectes dans ses tentacules qui ressemblent à des gouttes de rosée.

Plus loin ce sont des abeilles que l’on surprend à butiner déjà les quelques rares fleurs sauvages qui sont déjà apparues dans la plaine, alors que nous sommes au début de l’hiver australien.

En descendant on croise un grand aigle qui nous survole de près, pense-t-il qu’il peut essayer de nous attraper ? Ah ça, je ne me laisserais pas faire !

On quitte le parc après avoir laissé passer quelques wallabies sur la route. On parcourt soixante kilomètres et nous retrouvons à Nambung National Park, renommé pour ses « Pinnacles », juste à temps pour admirer le coucher de soleil qui se découpe entre l’océan et ces étranges rochers pointus. On s’en va dormir sur un petit coin caché en bord de route à quelques kilomètres de là pour mieux revenir le lendemain.

Le lendemain nous quittons donc notre cachette pour retourner voir les « Pinnacles ». Il faut savoir que ce lieu est un désert parsemé de « menhirs » naturels (hasard ou pas, le patelin le plus proche s’appelle Cervantes, sûrement un proche parent de la cervoise, encore un coup des gaulois !), formés il y a 30.000 ans on ne sait pas encore bien comment. Plusieurs théories sont proposées mais toutes sont controversées. Étant l’un des paysages parmi les plus accessibles de l’état il est évidemment aussi l’un des plus visités.

Ce qui a mené le parc national a un choix bien curieux car ici les voitures peuvent se promener au milieu des formations rocheuses. Un chemin bordé de cailloux a été tracé dans le sable (pas de béton, ouf !) et ce parc se visite donc principalement en voiture. Le soir précédent nous avons fait ce petit parcours en voiture et on a été un peu déçus. Je trouve qu’un parcours en voiture est trop court (même si rouler dans le sable au milieu de tout ça est rigolo) et ne permet pas de s’imprégner de la particularité du lieu. Aujourd’hui nous corrigeons donc le tir et partons nous promener à pied.

Pour saluer ce choix un émeu vient se promener au milieu des rochers pour nous saluer. Non vraiment c’est trop, fallait pas. On passe donc plusieurs heures à se promener dans le désert sous un soleil de plomb, étrange de se lever avec une température de 0°C et atteindre ainsi 28°C quelques heures plus tard en plein désert.

Plus loin on voit de petites concrétions rocheuses dans le sable, ce sont des « mini-pinnacles » formés par des arbres fossilisés et enterrés dans le sable avec le temps et le vent. Enfin en tout cas c’est ce qui se dit.

En terminant notre balade exploratoire on croise un blue-tongued skink (scinque rugueux en français, mais bizarrement je préfère son nom anglais) qui traverse le désert et nous tourne un peu autour avant de s’enfuir. Ce genre de lézard ressemble un peu à une pomme de pain, on trouve ça assez rigolo, tout comme sa forme quasi-symétrique pensée pour tromper les prédateurs.

Nous quittons ainsi Nambung et poursuivons ce paysage de rêve qui nous nargue à l’horizon : d’immenses dunes de sable blanc à perte de vue. On veut y aller et sauter dedans ! Il suffit simplement de se renseigner sur WikiTravel et nous voilà en direction de Lancelin…