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Oz. Un an en australie (et plus si affinités)

J+210 à J+216 — Sur la route de Karijini : Derby, Broome, Port Hedland

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Après Tunnel Creek et Windjana Gorge nous passons par Derby après un paquet de kilomètres bien cabossés sur la Gibb River Road. Bien que la carte indiquait que la route était bitumée sur cette partie, en réalité le bitume faudra l’imaginer entre deux bosses. Derby ne nous retiendra pas bien longtemps, vu le peu d’attractions locales, hormis un baobab creux qui selon la légende (démentie depuis) aurait servi de prison pour une nuit. Il y avait un baobab semblable à Wyndham (et ayant réellement servi de prison) mais moins accessible, car après 30 kilomètres de dirt road plutôt 4x4. On s’arrête un peu plus loin sur la route sur une Rest Area où les toilettes sont envahies de cafards et de mille-pattes gros comme des saucisses. Charmant.

Le lendemain c’est un énorme zébu qui viendra se balader au milieu des caravanes et des tentes de l’aire de repos (c’est le moment où je serais pas rassuré de dormir en tente) pour boire dans les flaques d’eau.

On passe ensuite deux jours à Broome sous des pluies torrentielles, le temps de faire un entretien du van (déjà presque 8.000 kilomètres parcourus depuis Adelaide !), acheter notre passe des parcs nationaux et récupérer un colis envoyé de France avec une nouvelle paire de chaussures pour moi (les miennes étant usées jusqu’à la mœlle, et les chaussures de marche sont bien chères ici). Le second jour, après un petit déjeuner sous le parking couvert du supermarché local pour échapper à la pluie on fera un bref passage entre deux orages à Cable Beach, jolie plage touristique sans grand intérêt, et Point Gantheaume, où de belles falaises s’abîment dans la mer. Il est dit qu’on peut voir ici à marée basse des empreintes de dinosaure, mais on n’aura pas l’occasion de les voir.

De Broome à Karijini National Park, notre prochaine étape, on ne verra pas grand chose d’intéressant. Sur les 800 kilomètres parcourus on retiendra surtout qu’entre Broome et Port Hedland il n’y a rien, absolument rien, pendant 500 kilomètres. Heureusement les aires de repos sont plutôt chouettes et grandes, on y voit des caravanes installées là pour des semaines visiblement. Port Hedland est une ville industrielle sans âme. Aux terminaux ferroviaires où circulent des trains de minerais de fer long de plusieurs kilomètres se succèdent les usines et le terminal maritime où s’enchaînent sans cesse les allées-venues d’immenses cargos asiatiques venant prendre cargaison dudit minerai.

Bref c’est pas très chouette, même si la ville elle-même possède quelques parcs en bord de mer assez agréables. On sera surtout impressionnés, en repartant de nuit, de croiser des camions qui prenaient toute la largeur de l’autoroute, bloquant ainsi toute circulation sur des kilomètres. Tout ça pour transporter carrément des morceaux géants d’usine, hauts de près de quinze mètres et prêts à être assemblés.

C’est après une courte nuit au bord de l’autoroute au son de la fanfare incessante des road trains que nous rejoignons 300 kilomètres plus loin notre dernière étape avant Karijini, une étape non-prévue mais bienvenue : Albert Tognolini Rest Area. Dédiée à un ingénieur ayant travaillé sur l’autoroute qui passe là, elle a surtout comme intérêt de permettre le camping sur une grande surface le long d’un chemin de terre qui monte et descend sur une crête. Chacun des emplacements pour camper offre donc de superbes vues sur la vallée.

C’est encore un de ces coins où on se dit que vraiment le free camping en Australie c’est plus que commode : c’est super chouette. Aucun caravan park ou camping de parc national n’a jusque là offert un si beau paysage pour s’endormir et se réveiller.

C’est un hôtel sans étoile sur son enseigne, mais qui en fait apparaître dans les yeux, sans compter les millions qui apparaissent au dessus de nos têtes à la nuit tombée.