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J+199 — Wetlands & Adelaide River : des moustiques et des crocodiles

Publié le

Notre choix de camping pour la nuit après avoir visité Darwin n’a pas forcément été le plus judicieux il faut l’avouer. Ce parking, bordé d’arbres et de tables, est probablement très agréable… Si vous avez une combinaison spatiale. En effet il est surtout situé au cœur des wetlands. Depuis là on peut voir des marécages à perte de vue. Et sentir sur soi les millions de moustiques accourus aussi sec à votre arrivée pour vous dévorer tout crus. Du coup on se demande bien à quoi peuvent servir ces tables s’il n’est même pas possible de s’en approcher sans être recouvert d’une double couche de spray anti-moustique et vêtements épais (mouffles et pull en laine par +35°C, très pratique).

Il faut dire que quand on est arrivés hier soir, rien que le temps de sortir de la voiture à l’avant pour aller s’asseoir à l’arrière nous avons subi plusieurs dizaines de piqûres, en l’espace de quelques secondes. Nous avons bien sûr tout de suite allumé notre dernier achat dans notre guerre contre ces envahisseurs qui font « bzzzz » autour de vos oreilles au moment pile ou vous vous endormez : une spirale d’encens anti-moustique. C’est plutôt efficace on doit le dire, on a rapidement vu les moustiques tomber comme des mouches (victoire !). Mais ce qu’on n’avait pas prévu lors de notre achat dans une journée bien ensoleillée c’est que quand il pleut à verse, il faut fermer le van. Et alors là l’intérieur du van est dépourvu de moustiques c’est sûr, mais il se transforme vite fait en fumoir opaque. C’est un genre, mais si on ne fume pas c’est pas pour se faire enfumer par l’encens non plus !

Bref entre la pluie, la chaleur, l’humidité, la fumée de l’encens et les moustiques, on n’a pas passé une nuit des plus reposantes, c’est pas rien de le dire. Au réveil nous verrons sur la moustiquaire (que nous utilisons la nuit pour laisser entrouverte une fenêtre sans laisser entrer les moustiques) que celle-ci a une véritable utilité : elle était noire de moustiques. Des centaines de moustiques s’étaient agglutinés là en attendant que nous daignions sortir pour nous attaquer. Une seule réaction possible à cette vision : au secours, fuyons, et vite !

On s’enfuit donc mais pas trop loin, un kilomètre plus loin nous visitons Window on the Wetlands, petit musée sur la faune et la flore des marécages. C’est intéressant mais vraiment pas très grand. En regardant les brochures touristiques là bas on en voit une pour faire un tour sur l’Adelaide River toute proche et admirer des crocodiles qui sautent (pour attraper la viande tendue par l’équipage évidemment), pour « seulement » 25$ par personne. Et bien on se dit pourquoi pas, on n’a pas encore vu de crocodiles « en vrai », c’est l’occasion, même si c’est une activité touristique payante (comprendre avec plein de touristes et des gentils organisateurs etc.), ce qu’on n’apprécie pas vraiment d’habitude.

On parcourt les quelques kilomètres qui nous séparent d’Adelaide River, occasion de prendre en photo des énormes buffalos qui paissent tranquillement dans les champs inondés au bord de la route.

On embarque donc sur un petit bateau à deux niveaux (en bas : des vitres, en haut : rien, les crocodiles ne sautent pas assez haut pour vous attraper, ouf) sous les instructions de l’équipage qui expliquent qu’il y a des gilets de sauvetage à bord mais qu’il n’est pas recommandé de se laisser flotter sur la rivière si le bateau coule si vous ne voulez pas vous faire bouffer. Ambiance.

Il faut parcourir quelques centaines de mètres en bateau pour atteindre le coin où l’équipage peut nourrir les crocodiles. Avant d’atteindre ce point on voit déjà pas mal de crocodiles nager à la surface ou se reposer à l’ombre des berges. C’est dingue d’en voir autant à ce moment alors qu’on n’en a pas vu un seul jusque là. Ensuite l’équipage va pendre un morceau de viande au bout d’une perche à chaque fois pour nourrir un crocodile. Visiblement ils savent les reconnaître et n’en nourrissent qu’un seul à chaque fois pour qu’ils continuent à savoir se nourrir tout seuls. Pourquoi pas, mais à raison de quatre croisières par jour, ça fait quand même huit fois par jour qu’un crocodile peut manger à l’œil, je suis pas sûr que ça l’aide à préserver ses instincts naturels.

Enfin bon, on en profite quand même pas mal, on mitraille de photos, comme tout bon touriste qu’il se doit. Et il faut dire qu’on est très impressionnés. Les crocodiles qu’on voit dépassent pour certains les cinq mètres et une tonne et sautent à plus de deux mètres au dessus de l’eau. J’imagine du coup très bien pourquoi il ne faut pas s’approcher à moins de cinq mètres des berges des rivières dans le Top End...

Mais une heure c’est vite passé et il est déjà temps de retourner sur la terre ferme, en se disant que ça valait quand même le coup de venir jusque là pour voir ça. On continue la journée après un petit sandwich en se dirigeant à Fogg Dam, petit parc naturel autour d’une digue érigée dans les années cinquante pour alimenter en eau les plantations de riz de la région, qui n’ont au final jamais existé (ah les grands projets politiques...). On se promène dans les marécages, c’est pas super intéressant, et on termine en traversant la digue en voiture. Il n’est plus possible de la parcourir à pied à cause d’un gros crocodile qui rôde dans les parages. C’est pas très rassurant mais pas très intéressant non plus.

On s’arrête là sur la route pour Kakadu car on a décidé de ne pas y aller, et on retourne en direction de la Stuart Highway. On fait un petit détour par Howard Springs Nature Park en pensant pouvoir s’y baigner, mais visiblement le bassin de baignade a été transformé en bassin à poissons à cause de la faible qualité de l’eau. En guise de consolation on peut y admirer d’énormes Barramundis et plein de tortues, dont les bizarres tortues à long cou.

On remonte un peu la Stuart Highway jusqu’à Coomalie Creek pour camper… au bord d’une rivière. Vraiment on doit les chercher les moustiques, en fait je crois qu’on aime ça, sinon pourquoi encore une fois s’en approcher autant ? !