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Oz. Un an en australie (et plus si affinités)

J+173 — Mt Remarkable National Park

Publié le

(Par Anne)

Étant devenus des personnes matinales (et aussi parce qu’en se couchant à 21h, même 10h de sommeil font lever tôt) et afin de prendre le temps de profiter pleinement de Mount Remarkable National Park, nous avions programmé le réveil à 6h. Notre guide de randonnées en Australie proposait en effet dans ce petit parc un circuit annoncé en 8 heures de marche pour 17,5 km, à parcourir de préférence en 2 jours. Nous commençâmes donc notre balade du jour à 8h, après nous être acquittés du paiement de l’entrée : 10 dollars par voiture, pour une journée. Comme la grande majorité des parcs payants en Australie, le règlement s’effectue grâce à une honesty box : chacun dépose l’argent dans une boite aux lettres, il n’y a personne pour vérifier que vous le faites vraiment, sauf le ranger qui passe récolter les enveloppes.

Après quelques centaines de mètres, nous entendons des grognements étranges, semblables à ceux d’un ours (tout du moins l’idée que je me fais des grognements d’ours parce que je ne crois pas avoir déjà été assez près d’un pour l’entendre grogner, fort heureusement !). On commence à se demander par quel miracle un ours se serait retrouvé ici, ce n’est pas vraiment un animal typique du pays. Un bruit dans les fourrés attire notre attention et on se retourne pour tomber nez à nez avec … deux émeus. Ces grands oiseaux (bien plus australiens que les ours !) aux allures d’autruche émettent des grognements rauques qui ne cadrent pas du tout avec leur air de greluche effarouchée. Les émeus ont en effet de longues pattes fines, un long cou effilé surmonté d’une petite tête avec des yeux qu’on dirait fardés et surtout une toison de plumes longues et élégantes sur le corps. Ils ressemblent tout à fait à une jeune fille apprêtée pour le bal et font très grandes bêtasses quand ils courent avec leur mini-jupe en tortillant du fessier !

La balade tranche avec celles que l’on a l’habitude de faire, c’est assez plat (240 mètres d’élévation), terrain peu accidenté et pas de sommet puisque la plus grande partie se déroule le long de Mambray Creek, d’Alligator Creek (aujourd’hui, les deux rivières sont à sec) et au fond d’Hidden Gorge. Étant donné que nous avons débuté tôt, nous profitons de la fraîcheur et de l’ombrage des falaises et forêts que nous traversons. Nous alternons les rencontres entre émeus grogneurs et wallabies curieux, nous lasserons-nous un jour de les photographier ?

Après environ 7 km de chemins forestiers, nous croisons un campement très mignon mais sans aucune commodité. Le paysage se modifie alors : les grands arbres cèdent la place aux falaises abruptes de Hidden Gorge, aux couleurs orangées magnifiques et aux hauteurs impressionnantes. On serpente pendant quelques temps au fond de cette gorge puis le paysage change encore une fois du tout au tout. Après avoir gravi une montée un peu abrupte mais courte, nous avançons dorénavant à flanc de colline, sur un chemin étroit qui offre de splendides vues sur les environs et sur l’océan qui semble à deux pas. Avant d’entamer la descente sur le camping qui marque le début de la randonnée (et d’une dizaine d’autres), nous déjeunons sur un arbre tombé au sol mais on est bientôt attaqué par des fourmis alors que l’on avait pris bien soin de nous éloigner des colonies que nous avons croisées jusque-là. Nous repartons donc rapidement sur le chemin de retour de deux kilomètres qu’on est bien content de faire dans ce sens-là et non en montée car la pente est assez raide.

Nous terminons notre balade vers 13h30, soit en 5h30, en largement moins de temps que prévu alors que nous ne nous sommes pas dépêchés. Nous profitons donc des douches gratuites (tout du moins comprises dans le prix d’entrée du parc), très propres et entièrement écologiques : tout fonctionne à l’énergie solaire. Avant de repartir, nous remplissons nos réservoirs d’eau quand un groupe de personnes qui pique-niquent à côté de nous nous propose de se joindre à eux pour partager leur repas. On est un peu gêné mais on accepte (puisqu’on nous propose !). Nous dégustons donc de délicieux mets iraniens (puisque le groupe est originaire de ce coin du moyen-orient) donc de succulents roulés de feuilles de vigne avec pois chiches, riz, raisins secs et oignons accompagnés de poulet au safran. On a déjà mangé mais ça ne nous empêche pas de pleinement savourer ! On apprend que les émeus qui se promènent non loin des barbecues ont peut-être l’air un peu niais mais peuvent se montrer agressifs s’ils ont faim ou qu’ils se sentent agressés. C’est pourquoi des affiches rappellent qu’il ne faut surtout pas les nourrir ou laisser de la nourriture à l’extérieur quand on campe.

Comme nous souhaitons faire un peu de route afin d’atteindre Port Augusta avant la nuit et que nous ne voulons pas abuser de la générosité australienne (encore une fois démontrée), nous prenons congé de nos « hôtes » en les remerciant encore une fois. Mais ils n’acceptent de nous laisser partir qu’à condition que nous emportions deux morceaux de leur délicieux gâteau !