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Oz. Un an en australie (et plus si affinités)

J+169 — Adelaide, Henley Beach et des histoires de supermarchés

Publié le

Quitter les Grampians signifiait mettre cap à l’ouest et se diriger vers Adelaide, comme on venait de traverser le Victoria en voyant pas mal de choses en chemin on pensait que ça continuerait comme ça. Et bien non.

Avant de quitter le Victoria nous sommes allés nous promener à Little Desert National Park, où on doit avouer que nous nous sommes un peu ennuyés. Puis nous avons repris la route et rejoint le South Australia, et à partir de là… Plus rien à voir hormis des prés et champs à perte de vue. La seule attraction touristique du coin, les grottes de Naracoorte, nous feraient faire un détour de plusieurs centaines de kilomètres et en plus le prix des visites des grottes c’est pas donné. Bref c’est le moment de faire de la route. Toute droite. Pendant plusieurs heures.

Enfin on arrive à Murray Bridge, à quelques encablures d’Adelaide, pour faire quelques courses et une lessive, car il faut l’avouer nous sommes parfois rejoints par les réalité du quotidien. Et la réalité qui nous rattrape c’est de se rendre compte qu’Aldi, la seule chaîne de supermarchés discounts (comprendre : à prix abordable) n’officie pas dans le South Australia, ni dans le Northern Territory, ni dans le Western Australia. C’est à dire que nous ne verrons plus d’Aldi pour les prochains 10.000 kilomètres. Qu’allons-nous devenir ?

Car en Australie il existe deux énormes chaînes de supermarchés : Coles et Woolworths, les deux ayant des tarifs à peu près équivalents (bonjour le duopole), malgré une guerre des prix, qui est surtout médiatique. Les deux proposent des produits de marque (chers) et une marque distributeur (moins chère) qui propose des produits d’une qualité parfois douteuse. Il existe également IGA et Foodland qui sont constitués de magasins indépendants et de franchisés, et sont plutôt l’équivalent de nos supérettes en général. Les prix sont bien plus chers, le choix réduit, mais il existe quand même une gamme de produits distributeur censés être moins chers… Enfin quand le magasin les a. Et finalement il y a les autres supérettes ou supermarchés qui ne font partie d’aucune chaîne : leurs prix sont souvent au delà du raisonnable. C’est un peu comme si en France il n’y avait que Carrefour et Auchan, et la seule alternative serait les petits Casino : ça laisse pas beaucoup de choix et la concurrence est légèrement inexistante.

Il y a quelques années Aldi s’est invité dans la danse et avec un certain succès, mais c’est pas vraiment dur vous l’aurez compris dans ce paysage commercial : c’est le seul qui fait du discount. Il existe donc maintenant plusieurs centaines d’Aldi dans le NSW, le Victoria et le Queensland. L’est donc, là où sont concentrées les populations, et où c’est le plus rentable. Ils prévoient d’investir le South Australia cette année, mais c’est pas encore fait. En tout cas, en tant que radins-et-fauchés, on apprécie qu’il y ait des Aldi. En effet, le choix de produit n’est pas extraordinaire mais les produits de marque Aldi sont de très bonne qualité pour le prix, un bon cran au dessus des produits de marque distributeur de Coles et Woolworths. Enfin, un aspect très appréciable c’est que tous les prix à Aldi sont fixés au niveau national : d’un magasin à l’autre vous paierez la même chose. Ce n’est pas le cas du tout chez les concurrents, à part quelques produits qui font l’objet d’une tarification nationale (initiée après le succès d’Aldi), les autres fluctuent souvent et c’est un peu la loterie.

Mais je vais arrêter là mon exposé sur les supermarchés australiens, je ne veux pas paraître plus chiant que je ne suis.

On quitte donc Murray Bridge à la recherche d’un coin pour dormir. On se dirige vers Cleland Conservation Park, à la porte d’Adelaide, où on veut aller le lendemain. Sauf que plus on avance, plus il fait humide et nous sommes vites entourés d’un épais brouillard impénétrable. Il fait nuit, froid, et le brouillard nous empêche de voir à plus de cinquante mètres : pour repérer les coins pour dormir c’est mal barré.

Sur la route on ne trouve que des portes closes : tous les parcs et jardins botaniques ont des parkings qui ne sont ouverts que la journée. Au sommet, à Mt Lofty, c’est pas mieux : le parking est payant 24h/24, à $2 de l’heure. On tourne en rond, on se perds un peu et on termine par trouver un petit parking au bord d’une route à dix kilomètres de là. Pas idéal mais mieux que rien.

Le lendemain le brouillard s’est dissipé, on va se garer à Waterfall Gully, endroit très prisé des habitants d’Adelaide pour venir faire un peu de sport, alors on les suit pour l’ascension jusqu’à Mt Lofty : quatre kilomètres de montée, 550 mètres d’altitude à grimper. Bon nous on ne court pas quand même (certains courent !). C’est très joli comme promenade, on voit pas mal de perroquets, et au sommet on a une jolie vue sur la plaine et la ville d’Adelaide.

L’après-midi sera consacrée à aller à Hallet Cove, où nous regardons le "Sugarloaf", formation géologique rigolote, on admire un superbe coucher de soleil et on décide de dormir sur le parking d’Hallet Cove pour la nuit.

Le jour suivant aura comme programme de visiter la ville, et interrompre cette visite pour une visite de la chocolaterie Haigh’s. Là bas des visites gratuites avec dégustation sont possibles plusieurs fois par jour. On voit les gens travailler et fabriquer des chocolats à la main. Autant dire qu’après ça, une fois qu’un filet de bave vous sort de la bouche, il est difficile de résister à vider son portefeuille dans la boutique à la sortie de l’usine. Bon heureusement, vu le prix, on ravale notre salive de suite.

L’après-midi nous allons au South Australian Museum, qui possède pas mal d’expositions permanentes assez bien foutues, et notamment la première expédition australienne en Antarctique. Il y a même des échantillons ramenés de l’expédition BANZARE !

On profite du parking du jardin botanique, tranquille et surtout gratuit pour la nuit et le lendemain, jour férié (commémoration de la bataille de l’Anzac), pour dormir.

Au matin on va profiter du "Central Hub" de l’université d’Adelaide, toute proche des jardins botaniques, pour surfer sur le netet recharger les ordis. L’université est des plus jolies et des mieux équipées, quand on voit les espaces pour les étudiants avec des dizaines d’ordinateurs, du wifi, des canapés, des coins pour lire et étudier tranquille, une cafétéria géante et même des salles de réunions avec tableau blanc, vidéoprojecteur, etc. qui sont à libre disposition des étudiants ; on se dit que la France c’est un peu le tiers-monde de l’éducation quand même…

On se déplace un peu pour aller visiter le musée de l’immigration, l’autre musée gratuit d’Adelaide. La visite est passionnante, même si les expos n’ont pas forcément toutes une continuité des plus explicite.

Enfin on va se garer à Henley Beach, où l’on trouve un petit parking qui ne dit pas "Overnight sleeping in car prohibited"; avec des toilettes, une douche de plage et une jolie vue sur l’océan, à l’angle de Grange Rd et The Esplanade. Au menu ce soir : poisson acheté au fish & chips d’à côté, accompagné de riz cantonnais et d’une salade de concombre, miam !

Je peux maintenant vous parler de notre balade du lendemain. Une balade en vélo, car à Adelaide, en plus de trouver du wifi gratuit un peu partout en ville (merci Internode), de pouvoir visiter des musées gratuitement, de visiter une chocolaterie gratuitement, et de prendre une douche chaude gratuitement (à la gare routière), on peut aussi faire du vélo gratuitement. En effet Bike SA, une association pro-vélo locale, met à disposition une flotte de vélos, qu’il est possible d’emprunter pour la journée gratuitement. Seule condition : rendre le vélo au même endroit où on l’a pris, avant sa fermeture. Sinon une location pour la nuit vous sera facturée. Il est aussi possible de louer le vélo pour la semaine ou de louer des tandems ou des bi-porteurs à des prix intéressants. En tout cas c’est une superbe initiative, et ça permet de se balader sans débourser un sou.

Nous allons donc à la bibliothèque municipale d’Henley Beach pour emprunter deux vélos, quasiment neufs, et on pédale en bord de mer jusqu’à Glenelg où nous profitons d’une bonne glace à 30 cents du Mac Do de la plage, et on reprends nos montures le long de la Torrens River pour aller en ville. Il faut chaud, on transpire et on a mal aux fesses, on a déjà perdu l’habitude de faire du vélo. Et c’est là qu’à deux kilomètres du centre ville, en s’arrêtant dans des toilettes, au moment de repartir, le vélo d’Anne fait "clac"... C’était la chaîne, qui a cassé net. Pourtant le vélo semblait quasi neuf et la chaîne aussi, mais en y regardant de plus près, malgré l’aspect cher du vélo, il s’est avéré que la chaîne était du premier prix chinois, de la camelote quoi. Impossible de réparer ici évidemment, je n’ai ni outil ni pièce détachée. On termine donc la balade en faisant de la trottinette avec le vélo et on va l’échanger contre un vélo qui roule dans les locaux de Bike SA devant la gare routière.

On a à peine le temps d’aller faire quelques courses au marché qu’il est déjà temps de repartir pour Henley Beach.

On se réconforte de ces quarante kilomètres pédalés avec un bon émincé de kangourou acheté au marché, un délice. Mais on s’est réservé le plus succulent pour le lendemain matin : des petits pains au chocolat, ça faisait des mois qu’on en avait pas mangés. Il nous fallait ça pour entamer notre journée qui sera consacrée à faire quelques courses et réserves avant de monter vers le nord, prendre une bonne douche chaude et prendre la route jusqu’à Port Germein, première étape de notre périple vers les Flinders Ranges…