J-16 — Partir, c'est toute une préparation
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Je ne prendrais pas le temps ici d’expliquer comment faire telle et telle étape de préparatif d’un départ en Australie en visa vacances travail (Working Holiday Visa, WHV), parce que d’autres l’ont déjà fait mieux que moi et que les infos sont dispos un peu partout. Mais je vais quand même vous emmerder avec une liste de préparatifs.
Ce qu’il faut préparer bien à l’avance
Le visa — vu que ça serait quand même assez con d’avoir payé un billet d’avion sans avoir le droit de poser le pied dans le pays de destination, il faut commencer par le visa. Le WHV australien coûte 280 AUD, ce qui est revenu à 218 € avec les frais de change. C’est très simple, il s’agit d’un ensemble de questions sur le site du ministère de l’immigration australien, et la réponse est donnée par e-mail. Le visa est électronique, aucun papier n’est envoyé donc.
Les billets d’avion — il faut s’y prendre suffisamment tôt pour avoir des tarifs corrects. Attention impossible de réserver plus de 12 mois à l’avance. Pour nous le tarif du vol Paris-Melbourne, en passant par Hong-Kong, était de 1128 € par personne, assurance annulation comprise, sur la compagnie Cathay Pacific. Il est possible de descendre à 1000 ou 900 € en prenant des dates moins pratiques et des compagnies plus low cost comme China Airlines, mais croyez-moi quand on va se taper plus de 20 heures de vol, il ne faut pas négliger la qualité de la compagnie, mais j’en reparlerai bientôt.
Le passeport — si on n’en a pas déjà un, ça peut prendre plusieurs semaines pour l’obtenir. Son coût est prohibitif, sortir de France se révèle un vrai luxe, à près de 90 € pour une validité de 10 ans.
Le logement — déposer le préavis de départ du logement si vous êtes en location.
L’assurance — la sécurité sociale ne s’appliquant qu’en France (et en Europe avec la carte européenne d’assurance maladie), elle ne vous sera d’aucune aide à l’étranger, malgré tout ce que vous avez pu cotiser. Même slogan pour la mutuelle complémentaire qui ne prendra en charge aucun coût lié à des soins à l’étranger, même en continuant à payer la somme mirobolante que vous lui donnez chaque mois. Il faut donc résilier la mutuelle, attention ce n’est possible qu’une fois par an avec un préavis de plusieurs mois (pratique), et vous perdrez votre "avantage fidélité", donc quand vous reviendrez vous repartirez avec un tarif plus cher. Certaines mutuelles permettent de suspendre provisoirement le paiement (et la couverture) si vous partez à l’étranger, renseignez-vous. Enfin, votre assurance juridique et responsabilité civile ne fonctionne pas non plus à l’étranger.
Donc à moins de partir moins de 90 jours et d’avoir une carte bleue Gold (qui offre une assurance de ce type) il vous faudra une assurance santé et juridique qui vous couvre pendant votre séjour à l’étranger. Comme vous le savez, la santé est un luxe partout dans le monde, fruit d’un système capitaliste inégalitaire, et vous ne pourrez sûrement pas payer seul les milliers d’euros que coûtent une journée d’hospitalisation par exemple.
Nous avons choisi Chapka Direct pour 440 € pour 12 mois, car elle nous semblait la plus complète tout simplement.
Comme vous le voyez, avant même de partir, vous avez déjà dépensé 1876 € juste pour des bouts de papier qui ne sont même plus réels pour la plupart, car tout est fait par email (billets du vol, assurance, visa...) de nos jours. On ne peut même pas se dire qu’on a un peu payé le prix du papier…
Et ensuite, suffisamment tôt
Le permis de conduire — si comme Anne vous voulez conduire en Australie il faudra demander un permis de conduire international à la préfecture, délai de quelques heures à quelques semaines selon votre ville. C’est un permis en plusieurs langues qui permet de conduire en Australie. Il n’est valable qu’accompagné du permis français. Il est aussi gratuit, lui au moins.
Le compte bancaire australien — il est possible d’ouvrir un compte bancaire chez Westpac par exemple, en ligne, avant de partir. Il ne restera plus qu’à faire confirmer que vous existez bien une fois arrivé dans un bureau de la banque (ou alors faire certifier que vous existez bien par le consulat ou l’ambassade d’Australie, ou un bureau de Westpac dans votre pays). Autant le faire, d’autant plus que le faire à l’avance vous offre les frais bancaires sur les 12 premiers mois du compte, au lieu de 5 AUD par mois.
Le ou les comptes bancaires français — penser à faire une procuration à un-e proche sur au moins un compte pour qu’il/elle puisse faire des chèques à votre place (pour payer les impôts par exemple), ou vous faire un virement international. Privilégier les services en ligne, mais attention je ne connaît aucune banque française qui permette de faire un virement international en ligne, toutes (et même celles 100% en ligne) exigent de faire un courrier ou un fax (et pourquoi pas se connecter sur minitel tant qu’elles y sont ?!). N’oubliez pas de prévenir votre ou vos banques de votre prochain départ et des pays où vous serez, afin qu’elles débloquent leur système d’alerte automatique en cas de retrait dans ces pays (signe possible d’une carte volée).
Courrier — bien penser à indiquer l’adresse d’un proche avant de déménager. Personnellement en une dizaine de déménagements je n’ai jamais utilisé les services de redirection de courrier de la poste (payants) et je m’en suis toujours très bien porté. Pour les recommandés, je ne pense pas utile de donner procuration à quelqu’un d’autre pour les signer à ma place. Un recommandé est classiquement une notification légale qui permet de commencer à faire courir un délai (par exemple pour vous demander de payer une facture au tribunal), donc je ne vois aucune raison d’accepter de commencer à faire courir un délai qui ne me concerne pas, n’étant pas en france. Si c’est autre chose d’important, on trouvera bien un autre moyen de me joindre.
Déménager — évidemment.
Résilier — les abonnements au téléphone fixe, à l’ADSL, à EDF, aux journaux papier, assurances, etc. Pour le téléphone portable si vous souhaitez conserver votre numéro prendre une carte prépayée plutôt qu’un forfait, qui ne comprendra sûrement pas les communications internationales. Nous avons choisi B&YOU de Bouygues Télécom pour le faible prix des communications en france, et à l’étranger (quasiment le moins cher, à 1,50 € la minute de communication quand même), ainsi que la validité infinie des recharges : il suffit de faire une communication par an pour que la carte reste active.
Visites médicales — il est temps de rentabiliser la mutuelle qui coûte cher. Personnellement j’ai fait généraliste et dentiste. S’y prendre suffisamment tôt (deux ou trois mois avant le départ) pour obtenir les ordonnances si vous devez emmener des médicaments, cela peut se révéler long et particulièrement complexe si vous demandez à recevoir d’un coup douze mois de prescriptions.
Procuration pour voter — l’oligarchie française s’est déjà toujours passée de moi pour fouler au pied les décisions du peuple, donc là au moins je n’ai rien à faire de plus.
Dormir à l’arrivée — réserver un backpacker (auberge de jeunesse) à l’arrivée pour une semaine est une bonne manière d’arriver sereinement en étant sûr de dormir sous un toit et dans un lit à l’arrivée.
Juste avant de partir
Une attestation de compte bancaire — le WHV exige qu’au moment d’entrer sur le territoire australien vous deviez pouvoir justifier d’une réserve financière de 5000 AUD (environ 4000 € à ce jour), et d’un billet retour. Bien que je n’ai jamais lu où que ce soit quelqu’un s’étant fait contrôler sur ce point, vaux mieux être tranquille. Il faut donc imprimer un relevé de compte justifiant de la somme sur votre compte bancaire.
Documents importants — passeport, carte d’identité, permis international, assurance, billets d’avion, numéros des proches, des banques, des services d’opposition des cartes bancaires, de l’ambassade, etc. : tout scanner, le mettre sur clé USB, et se l’envoyer aussi par email pour le garder à dispo de n’importe où en cas de besoin, en cas de vol ou de perte.
Préparer son CV à l’australienne — pour cela je vous déconseille de prendre pour vérité les sites de français qui vous expliquent comment faire, s’ils sont utiles ils ne sont pas forcément dans le vrai, allez plutôt déjà voir les sites d’emploi australien, comme SEEK par exemple, ou directement le site du gouvernement australien pour les demandeurs d’emploi.
Des dollars — prendre une somme suffisante pour tenir quelques jours sans argent si la carte bancaire est volée, perdue, avalée, ne fonctionne pas, ou autre problème sur place. Je l’évalue à 500 AUD. À Paris avant de partir il existe des tas de bureaux de change sérieux pour obtenir le liquide désiré. Inutile de prendre plein d’euros sur vous, vous n’en aurez aucune utilité pendant les douze prochains mois. Une vingtaine ou trentaine suffira à payer le RER jusqu’à l’aéroport (et depuis l’aéroport au retour) et un encas ou un magazine.
Le sac à dos — bien le préparer, et ne pas hésiter à couper dans le "ça pourrait servir au cas où", croyez-moi, ça ne sert à rien. Mais plus sur ce sujet bientôt. Oh et oubliez définitivement la valise. Vraiment.