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Oz. Un an en australie (et plus si affinités)

J+18 — Faire du vélo à Melbourne

Publié le

Depuis que nous avons emménagé à Ringwood, dans la maison d’un couple américano-australien très gentil, il y a maintenant plus d’une semaine et demie, nous avons commencé à nous poser la question du transport. En effet Ringwood étant situé à une trentaine de kilomètres du centre de Melbourne, cela nous fait quand même 40 minutes de train de banlieue, ajouté à 15 minutes de marche à pied de la gare jusqu’à la maison. Un peu long, sans compter le prix des transports ici, au moins aussi élevés qu’à Paris (bon OK un peu moins quand même). Donc on s’est dit qu’en attendant d’avoir une voiture le meilleur moyen de transport et le moins cher était le vélo.

Nous avions donc prévu de nous rendre à The Bike Shed, atelier local d’auto-réparation de vélos, équivalent local de La rustine dijonnaise, qui promettait des vélos à retaper entre 30 et 70 dollars, réparations comprises, somme à laquelle il fallait ajouter 10$ d’adhésion à l’année. Et le hasard faisant bien les choses, le jour précédent j’ai trouvé dans les poubelles un vélo de course, auquel il manquait une selle et un dérailleur. Après 2 jours de réparations et 15$ de pièces il était à nouveau prêt à rouler.

Le Bike Shed en lui-même est une espèce de grand bordel à ciel ouvert : des tas de vélos par ici, des tas de roues par là, et plus loin des tas de pneus, de chambres à air… Tout ça en plein air, qui prend gentiment la rouille et doit infiltrer plein de choses sympathiques dans le sol. Le "Shed" en lui-même est un baraquement en métal qui ne sert pas lui-même d’atelier (pas de pied de réparation), mais sert à stocker les vélos des adhérents en cours de réparation pendant les fermetures, et sert aussi à stocker les pièces détachées et les outils, ainsi que les établis. Pendant l’ouverture des pieds de réparation sont sortis dehors, ainsi que des servantes à outils, et tout se passe au plein air, parfois sous un parasol, parfois non, auquel cas les bénévoles distribuent casquettes et chapeaux pour échapper au soleil, qui ici ne pardonne pas. L’ambiance un peu grand bazar est agrémentée par les bénévoles de tout âges et de toutes nationalités qui aident les visiteurs avec leurs vélos.

Anne, elle, a choisi un vélo de ville rouillé dans les vélos à retaper du Bike Shed et pour 50$ l’a remis en selle, malgré quelques surprises comme un pneu crevé lors du trajet de retour. Il ne restait plus qu’à acheter un casque (obligatoire ici, 5$) et un antivol (3$) et hop, nous voilà libres !

Évidemment nous avions pris soin de regarder un peu les prix du neuf avant, et nous avions vu des prix à partir de 150-200$, mais ce n’est que 2 jours après nos achats que nous avons vu qu’Aldi proposait des VTT à 69$, KMart à 79$ et BigW à… 60$. Bon, tant pis, c’est rigolo aussi de retaper son propre vélo, même si un VTT/VTC aurait été plus pratique ici.

Car ici, à Melbourne, c’est un peu le paradis du vélo : il y a des pistes cyclables partout. Il y a beaucoup de grandes pistes cyclables qui s’étendent d’une banlieue à l’autre, sur des kilomètres, en général en bord de rivière dans des environnements très jolis et agréables. En effet, même quand elles longent les autoroutes, ces autoroutes sont toujours encaissées entre de grands murs qui en isolent le bruit, et donc la piste cyclable est très tranquille. Les pistes sont souvent bordées d’espaces verts bien entretenus, et on trouve régulièrement des toilettes et des points d’eau, également bien entretenus. Enfin, les pistes elle-mêmes, à part quelques bosses dues aux racines des arbres qui poussent sous le goudron, sont très bien revêtues. Bref ça paraît génial. Mais il y a un "oui mais".

Le problème c’est que se repérer dans ces pistes est une galère. Car si certaines sont très bien indiquées, et on peut même en trouver des cartes, certaines sont conçues de manière étrange. Par exemple la Capital City Trail, je l’ai prise deux fois à des endroits différents. Et à chaque fois au détour d’un virage, sans aucune indication, la piste donne sans prévenir sur… des escaliers. Alors on revient en arrière, on demande aux autres cyclistes si on ne se serait pas trompé : mais non c’est bien par là que passe la piste. Il faut donc prendre son vélo sur le dos et monter les escaliers, et ce ne sont pas que quelques marches mais bien plus. Étrange. Enfin, concernant les indications, elles sont souvent peu visibles, ou que dans un sens (et forcément pas celui où on est). Et pour finir, il ne semble pas exister de carte papier de l’ensemble des pistes, ni de certaines pistes en particulier. Pas vraiment pratique.

Enfin, pour continuer sur les côtés pas pratique du vélo à Melbourne, on peut citer que le code de la route autorise les voitures à stationner sur les bandes cyclables, ce qui les rends parfois impraticables. Et je ne parle pas des nombreuses voies de tram à traverser… On peut aussi faire référence au casque obligatoire, ce truc chiant, qu’on doit trimballer partout, qui en plein soleil est une véritable cocotte-minute, bref c’est vraiment un élément décourageant. Les autres obligations des vélos sont semblables à ce qui existe en France : respecter le code de la route, avoir une sonnette et un frein en état de marche, ainsi que des lumières.