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Oz. Un an en australie (et plus si affinités)

J+255 — Albany, Torndirrup & Porongurup

Publié le

Par Anne

On profite d’une nuit beaucoup plus calme, sans tempête et dans un coin où le camping est expressément possible pour rattraper nos quelques heures de sommeil en retard en faisant le tour de l’horloge. On se lève donc à 9h (oui oui, ça veut dire qu’on s’est endormi à 21h, on s’adapte au rythme du soleil) et on se dirige vers Albany, la sixième plus grosse ville du Western Australia. C’est une jolie ville de bord de mer avec d’un côté les collines et de l’autre l’océan. De plus, étant la ville la plus ancienne du Western Australia (elle a été établie en 1827), on trouve de nombreux vieux bâtiments de style européen avec des grosses pierres apparentes, des fondations au sol, etc. Peut-être est-ce mon habitude européenne mais je ne suis pas une grande amatrice du style architectural australien, les maisons en bois sur pilotis ne sont pas ma tasse de thé d’autant plus que l’isolation n’a pas l’air d’être le souci principal. Certes, c’est un pays avec un climat plus doux que la France mais en hiver, on frôle parfois le 0°C dans le coin, le double vitrage ne serait pas du luxe.

On fait quelques courses à Albany puis on prend une douche chaude gratuite à côté du visitor centre. On profite du soleil enfin retrouvé pour déjeuner très équilibré dans un parc (pizza et bonbons !). La chaleur ne durera pas et le temps qu’on aille à Torndirrup National Park, il tombe quelques gouttes et le vent souffle fort.

On commence par visiter The Gap, une énorme fissure dans la roche où s’engouffrent les vagues. Ça a l’air impressionnant mais on ne voit pas grand-chose derrière les barrières. Natural Bridge est beaucoup plus joli, les vagues montent jusqu’en haut du pont naturel et s’écrasent avec grand fracas. On fait un tour à Cable Beach, plage assez dangereuse comment en témoignent les panneaux et la bouée de sauvetage sur les rochers. La question ne se pose pas pour nous : il fait bien trop frais et venteux pour avoir envie d’aller se baigner. Mais, encore une fois, on pourrait passer des heures à contempler les vagues s’écraser sur les rochers. On se rend ensuite au Blowhole qui mérite cette fois bien son nom. Les vagues s’engouffrent dans des tunnels dans la falaise, et quand les vagues arrivent dans les fins conduits au fond des tunnels, cela crée des jets d’eau sous pression. Après un bruit impressionnant, comme si un TGV passait à quelques mètres sous le sol, un souffle puissant et salé s’élève du trou dans la roche. Un panneau prévient même que par mer capricieuse la pression peut projeter des cailloux et il faut donc se tenir éloigné du trou, rassurant. L’idéal est d’y aller à marée montante quand elle va bientôt être haute et d’être patient, les vagues mettent parfois quelques dizaines de minutes à venir faire leur raffut.

En fin de journée, on se rend à Stony Hill où on fait une toute petite balade dans la bruine et la brume avant de passer la nuit sur le parking.

Le lendemain, on se dirige vers Porongurup National Park, ce qui nous fait quitter l’océan, remonter vers le nord et quitter la pluie. En février 2007, un incendie a ravagé 90% du parc. Afin de relancer le tourisme, les autorités ont construit Granite Skywalk, une longue balustrade de verre qui s’enroule autour de Castle Rock et qui permet d’admirer les vues sur tous les environs. On s’élance donc pour une balade de 4,2 kilomètres depuis Castle Rock Picnic Area jusqu’à Balancing Rock, un gros rocher en forme d’oeuf qui tient debout un peu par l’opération du saint esprit. On a bien essayé de le pousser mais notre force herculéenne ne l’a pas fait bouger d’un pouce (et c’est peut-être pas plus mal !).

À côté se trouve donc le tout nouveau Granite Skywalk : il faut grimper un peu sur la roche (en granite, vous l’aurez compris) grâce à des marches en fer et à des escaliers, c’est plutôt sympa et la vue est chouette même si c’est un peu nuageux.

On roule un peu plus loin pour une deuxième balade au départ de Tree in the Rock Picnic Area, une boucle de 7,2 kilomètres qui nous fait passer par Hayward Peak, Nancy Peak et Morgans View. Le soleil nous fait l’honneur de sa présence et on en profite pour enlever manteau et pull pour se reposer bras nus, ça faisait longtemps ! Le ciel s’assombrit assez rapidement mais je propose de faire un détour de 1,4 kilomètre par Devil’s Slide, un mont rocheux qui, comme son nom l’indique, est diablement glissant. En effet, on marche sur un sol graniteux sans aucune accroche et assez pentu. S’il ne tombe pour l’instant que quelques gouttes, on est quand même rapidement trempé grâce aux petits arbres et buissons gorgés d’eau qui ne nous facilitent pas vraiment le passage et le ruisseau qui coule au milieu non plus ! Cependant, nos efforts sont récompensés en haut par une magnifique vue sur… le brouillard ! Encore une bonne idée !

Pour la descente, on est accompagné par une pluie cette fois bien drue qui me fait tomber deux fois, la glissade a au moins le mérite de ne pas se demander où poser ses pieds ! La pluie nous suivra jusqu’au van, que l’on rejoindra 1,5 kilomètre plus loin par une route forestière pas très intéressante. Évidemment, elle s’arrêtera à l’instant où on apercevra notre tas de tôle ambulant. On enfile des vêtements secs et on se dirige vers notre camping pour la nuit, Woogenilup North East Area, à mi-chemin pour Stirling Range, qui confirmera le fait que décidément, non, l’Australie n’est pas un plat pays !