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Oz. Un an en australie (et plus si affinités)

J+221 & J+222 — Tom Price

Publié le

Après Karijini on arrive à Tom Price, petite ville minière à l’ouest du parc. Comme un peu partout dans le Western Australia on ne se sent pas particulièrement bienvenus : la bibliothèque indique en rouge qu’aucun accès wifi n’est permis qu’il est interdit de brancher son ordinateur ou téléphone. Enfin s’il y a bien des douches publiques elles sont payantes et demandent un dépôt de garantie en plus, et il n’existe aucun endroit pour dormir dans la région en dehors du seul caravan park de la ville, évidemment hors de prix. Étant donné l’absence de laverie dans la ville, c’est lui qui en fait office. Il ne possède pas de sèche-linge mais nous affirme que le linge ici sèche tout seul dehors assez vite. Bon, pourquoi pas. On paye donc pour faire une lessive, on constate déjà que les machines ne lavent qu’à froid (une spécialité australienne il semble : les machines ne chauffent pas l’eau mais sont alimentées directement en eau chaude et la plupart des laveries/campings/hostels ne branchent pas l’arrivée d’eau chaude) et que donc le linge est toujours sale, mais avoir étendu le linge dehors, deux heures plus tard alors que la nuit s’avance il est toujours aussi humide. Super.

On essaye d’attendre un peu que le linge sèche mais vu qu’il fait nuit c’est peine perdue, on remballe notre linge humide et on se rabat sur le parking de Mt Nameless pour passer la nuit avec le linge étendu un peu partout dans le van, car en plus il pleut une bonne partie de la nuit. Le matin le linge n’est pas sec et l’atmosphère du van ressemble à un sauna, mais sans la chaleur… On abandonne l’idée de réussir à faire sécher un jour ce maudit linge et on part à l’ascension de Mt Nameless, une montagne située juste au bord de la ville.

Comme les australiens adorent donner des superlatifs à leurs lieux touristiques, Mt Nameless est, à 1128 mètres, la montagne la plus haute du Western Australia… qui soit accessible en voiture (et encore, seulement en 4x4). Bon Mt Bruce était la plus haute montagne du WA… accessible à pied (la plus haute en réalité est Mt Mehari dans la partie sud de Karijini qui n’est accessible que sur permis). Heureusement le sentier pédestre de Mt Nameless n’est pas au même endroit que la route pour 4x4, et même sur un autre versant. Du coup c’est déjà plus agréable, bien qu’il faille quand même se coltiner une ascension qui longe une fibre optique Telstra indiquée par des poteaux placés à intervalle régulier.

Une heure de grimpe plus tard on arrive au sommet. On y a de bonnes vues (je n’ai pas dit de jolies vues) sur la mine de Tom Price toute proche. Une bonne occasion de regarder passer les immenses trains de minerai de fer qui partent vers Port Hedland au nord. Nous on a arrêté de compter après cent wagons…

On constate au passage que l’accès en 4x4 n’est pas forcément un atout, en tout cas pas pour la montagne. En effet le sommet est tagué en long en large et en travers à la bombe de peinture mais aussi au simple feutre de messages pouvant se résumer à « Truc + Machin = amour toujours ». Étant donné que statistiquement 95% des couples inscrits là sont séparés et ne peuvent plus se voir en peinture, on se demande si ça valait le coup de défigurer cette pauvre montagne pour si peu…

Après une descente rapide sous la pression du ciel orageux qui ne se décidera finalement pas à faire tomber de la pluie on repart, mais avant de quitter la ville il nous reste encore à faire une pause repas (et séchage de vêtements) à côté d’un immense camion-benne de mine exposé à l’entrée de la ville.

Ce géant de 5,70 mètres de haut et 98 tonnes devrait relativiser un peu le discours moralisant de ceux qui disent que notre voyage ne serait pas écolo (on n’a jamais dit qu’il l’était non plus). En effet son réservoir de 2800 litres d’essence contient suffisamment pour que notre van parcoure 30.000 kilomètres… Et si nous c’est ce qu’on consomme en un an de voyage, ce camion lui le consomme en quelques jours. Et des camions comme ça il y en a des dizaines de milliers partout dans le pays… Alors le prochain qui me parle de devoir payer (sérieusement y’a vraiment des gens pour croire à ces stupidités commerciales ? ! Comme si cet argent changeait quoi que ce soit) pour compenser nos émissions carbone je l’envoie calculer les émissions carbones de l’industrie minière australienne…