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J+186 & J+187 — West Mac Donnell Ranges : de Simpsons Gap à Ochre Pits

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Après une journée à Alice Springs à faire des courses (miam le faux Nutella de K-Mart est super bon !), manger des pizzas et des glaces et faire le plein, nous prenons le chemin des West Mac Donnell Ranges, une chaîne de montagne qui s’étend sur 170 kilomètres à l’ouest d’Alice Springs. Bon il y en a autant à l’est, mais ce n’est accessible qu’en 4x4, dommage. Mais ne nous lamentons pas : les West Mac Donnell Ranges sont superbes, et très facilement accessibles. Il suffit de prendre Larapinta Drive et de suivre la route tout simplement, il ne reste qu’à admirer les montagnes déchirées qui se déroulent sous nos yeux, dans de sublimes couleurs allant du rose saumon au jaune ocre.

Notre première étape est à Simpsons Gap, à une vingtaine de kilomètres d’Alice Springs, qui est même accessible depuis la ville via une superbe piste cyclable serpentant au pied des collines. C’est sous une chaleur accablante malgré le ciel grisâtre que nous parcourons les quelques balades du coin : Ghost Gum Walk pour 20 minutes sans intérêt, Cassia Hill pour 3 kilomètres sympathiques et enfin les vingt minutes d’aller-retour jusqu’à Simpsons Gap lui-même.

Le 'gap' est une ouverture saillante d’à peine quelques mètres de large dans la montagne, où passe une rivière partiellement à sec, et le trou d’eau qui s’y cache à l’ombre est une véritable oasis pour les nombreux oiseaux que l’on peut y voir, et même quelques rares (et menacés) rock wallabies qui ne sont visibles que tôt le matin.

Après un repas constitué de restes de pizza réchauffés au barbecue et de salade verte, il est temps de repartir sur la route jusqu’à Ellery Creek Big Hole, où après une dirt road un peu tape-cul mais courte on peut aller se baigner dans un grand trou d’eau (waterhole) permanent. La raison de la présence de ce trou d’eau alors que toute l’eau des rivières alentours s’est depuis longtemps évaporée est simple : il est quasiment continuellement à l’ombre des falaises. Résultat l’eau est glaciale, surtout par rapport à la température extérieure. Si Anne a le courage d’aller y nager, moi je me restreint à un bref aller-retour dans l’eau, juste le temps de constater que l’eau est terriblement froide. Mais vu la chaleur, c’est toujours agréable malgré tout.

Pour terminer la journée nous empruntons une nouvelle petite balade de trois kilomètres, Dolomite Walk, qui emmène dans les collines avoisinantes, pour un dépaysement garanti au milieu des rochers de toutes les couleurs et des célèbres spinifex. Ces touffes d’herbe jaunie peuvent avoir l’air relativement inoffensives de loin, et même on se dit que ça doit être confortable de s’y asseoir, comme on a en tête les touffes d’herbe qu’on peut voir en Europe. Sauf qu’il vaut mieux se retenir, car en y regardant de plus près, il n’a pas l’air confortable du tout…

Chacun des brins d’herbe se révèle pointu et plutôt sec et solide, loin de l’herbe souple qu’on a l’habitude de voir. Du coup le contact avec une touffe de spinifex risque de se révéler… piquant. Ici la faune comme la flore se sont adaptées à l’hostilité de l’environnement sec et chaud. Certaines plantes se protègent de l’évaporation de leur précieuse eau en recouvrant leurs feuilles d’une substance blanche, d’autres en n’ayant que des feuilles très petites ce qui limite l’exposition au soleil, et le spinifex lui se protège des prédateurs en développant ses pointes piquantes qui lui évitent d’être dévoré par les herbivores. Enfin, sauf l'Euro, le kangourou des montagnes, qui avec le temps a appris à manger le spinifex d’une manière qui l’empêche de se blesser. Ainsi le spinifex est vulnérable, mais il finira par développer une autre défense, c’est comme ça que la course à l’évolution se passe…

Après Ellery Creek Big Hole il était temps pour nous de nous rendre à notre camping pour la nuit, Neil Hargrave Lookout, aire de repos déjà occupée par pas mal de gens, dont des backpackers français plutôt bruyants.

Le lendemain commence par un réveil sous la pluie, ce qui ne nous change pas des masses de la nuit où il a plut tout du long, alternant entre bourrasques et bruine fine. En faisant la vaisselle on constate que le ciel se dégage un peu et on espère que la pluie est terminée pour aujourd’hui, mais finalement ça reprends. Nous nous rendons quand même à Ochre Pits, espace de pique-nique qui possède barbecues au gaz et toilettes, et on constate amèrement que la pluie ne compte pas vraiment s’arrêter aujourd’hui. Nous passons donc une grande partie de la journée enfermés dans le van à regarder des épisodes d’Angel (excellente série, je ne peux que vous la recommander), lire des livres et écouter de la musique.

Enfin en fin d’après-midi on profite d’une éclaircie temporaire pour entreprendre une rando de 8 kilomètres aller-retour jusqu’à Anarlunga Pass, lieu de l’intersection avec le Larapinta Trail, randonnée de plusieurs centaines de kilomètres qui suit les ranges. Le sentier est très pittoresque et nous emmène dans les collines où nous avons l’impression d’être en Irlande avec la pluie et la brume. Nous retournons au van un peu mouillés quand même, mais on prends le temps d’admirer les Ochre Pits, ces petites falaises aux couleurs ocres variant du jaune au rouge et au vert. Elles servent aux aborigènes locaux pour leurs peintures rupestres.

Nous dormons sur l’aire de pique-nique, sous la pluie encore une fois, en espérant que le lendemain sera plus clément.