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Oz. Un an en australie (et plus si affinités)

J+30 à J+70 — Le van : acquisition et réparations

Publié le

Une des raisons à l’absence de nouvelles sur ce journal ces derniers temps est notre nouveau moyen de transport. Non pas que nous étions partis sur les routes à bord de ce beau (enfin si on veux) véhicule à roulettes, mais plutôt l’exact contraire : nous étions cloués sur place à cause de ce noble (bof) destrier à quatre temps.

Nous avions bien préparé notre achat : lecture de nombreux articles sur le net, de forums, demande de conseils à droite à gauche, rédaction d’une checklist de points mécaniques (et humains) à vérifier, budget fixé, etc etc. Mais ça n’a pas servi à grand chose car comme deux crétins couillons touristes nous avons acheté quasiment le premier que nous avons vu, au bout d’une semaine de recherches. Non non nous n’avons pas été arrêtés par la couleur plus que discutable, par les indices qui pointaient de toute évidence sur le manque d’entretien du véhicule, ni sur le prix démesuré vu l’état de la bestiole, non non. Donc comme deux pigeons backpackers nous avons allongé 4.250 dollars pour ce magnifique (hum hum) Mitsubishi Express de 1999, affichant 236.000 kilomètres au compteur (ce qui est relativement récent et peu kilométré pour un van de backpacker au passage).


À noter que là sur les photos on a déjà démonté l’installation qui était faite dans le van à base d’un coffre bricolé et d’une banquette de merde qui pouvait se "déplier" en lit rikiki : environ 80cm de large, sur 2 mini-mousses de 40cm de large, pour deux ça fait juste. On se demande bien comment les précédents occupants (une fille de pasteur et son copain) pouvaient dormir là dedans, ou même s’asseoir mais bref. Nous n’avons gardé que le "plancher" bricolé probablement par un manchot aveugle comme le reste, car il s’agit en fait de lambris posé sur une grande plaque de carton, qui sont vissés directement dans la carrosserie, à la barbare.

Et non on n’a pas vraiment réfléchi pour la couleur, c’était comme ça quand on l’a acheté. C’est pas notre faute.

J’ai commencé à fouiner les docs techniques sur ce modèle particulier, en bon geek, et j’ai pu dénicher une doc technique du moteur (un 4G63, le même type de moteur qui est utilisé dans des voitures de rallye, bon sauf que eux c’est la version "turbo" alors que nous on a la version "escargot") ainsi qu’un manuel de réparation du véhicule destiné aux mécaniciens Mitsubishi. Bon ce dernier est en russe, mais y’a des petits dessins avec des personnages rigolos, ça peut aider, non ? Bon OK, j’y connais rien, et face à cette mécanique diabolique je suis complètement désemparé. Le seul truc que j’ai reconnu dans la doc du moteur c’est une tête de Transformers dans la vue en coupe du moteur. Pas franchement utile, mais mignon.

Transformers

Le propriétaire (ai-je mentionné que c’était un pasteur ? C’est dire l’époque où nous vivons, si même les hommes d’église vous arnaquent) nous avait juste mentionné un problème avec un équipement qui bouffait la batterie et qu’il fallait donc la débrancher si on voulait démarrer. Le jour suivant, nous avons remarqué une fuite d’huile sur la partie basse du moteur. Nous avions besoin de l’emmener au garagiste. Problème : comment en trouver un de confiance ? Et bien dans les pages jaunes, le premier venu a fait l’affaire. Sauf qu’il nous a annoncé de mauvaises nouvelles : la batterie n’était pas déchargée par quelque chose, mais elle était simplement morte. On s’était fait enfler sur la batterie. Cool.

Batterie

105$
Ils ont l’air mignons les petits bonshommes Mitsubishi hein ? Ça a l’air cool d’être mécano chez eux. Sauf qu’en fait non. Il nous a fallut près de trois heures de prise de tête avec les vendeurs et les manuels techniques pour savoir quel type de batterie correspondait au van.

Seconde mauvaise nouvelle : la fuite. Ça fuit depuis le haut du moteur, il faut donc commencer par réparer ce qui pourrait causer la fuite par le haut, sauf à tout démonter (hors de prix). Allons-y donc pour le changement du joint de capot moteur et des joints de bougies (enfin si j’ai bien compris, sans compter que c’est pas évident de traduire les termes techniques entre anglais et français) qui étaient cuits.

200$
Démontage du capot moteur, remplacement de joints divers et variés par le garagiste.

Nous tout contents d’être délestés d’un peu plus d’argent, on commence à vouloir en profiter un peu de ce van : on démonte donc l’installation faite par Bob le bricoleur qui devait prendre du LSD et ne jamais avoir tenu un tournevis de sa vie, on passe un coup d’aspirateur et on se dis que vu qu’il fait chaud on irait bien à la plage, mais pas celle qui donne sur la baie, non la vraie celle qui donne sur l’océan, à environ 80km de là, et qu’au passage on ira à VicRoads, l’organisme qui se charge de gérer les immatriculations, car il faut qu’on fasse le changement d’immatriculation. Problème au bout de 30 km le voyant d’huile s’allume et le van fait un sacré bordel genre voiture de course, mais à 30 km/h c’est une course que je gagnerais facilement en vélo. Sans compter une certaine perte de puissance qui nous pousse à faire les montées au ralenti. Pas cool, mais on arrive quand même jusqu’à VicRoads, on fait le changement d’immatriculation.

75$
Changement d’immatriculation.

On renonce, bien obligés, à notre projet de pousser jusqu’à l’océan. On rentre donc un peu dépités, et on porte le van chez le garagiste le lendemain matin. Entretemps on en profite pour assurer le van car si la vignette obligatoire comporte une assurance au tiers, elle ne couvre que les dommages causés aux personnes, et pas aux biens. Donc si on se tape une Porsche dans la rue, ben c’est à nous de payer (ou de rentrer en france avec une grosse dette aux fesses). On a bien regardé pour avoir une assurance qui couvre les réparations de notre voiture en cas de souci ou d’accident, mais la plupart demandent d’être résident permanent en Australie, ce que nous ne somme pas, et pour des tarifs dans les 1000 à 3000 dollars annuels. Argh.

Donc on ne prends qu’une assurance au tiers pour les biens, où les tarifs varient de 230 à 800 dollars annuels. Youpi. On prends donc la moins chère qui chance est proposée par notre banque, Westpac, à 19$ par mois. On nous l’a pourtant déconseillé car il paraît que les assurances des banques c’est pas génial. Mais en regardant de plus près, l’assurance de Westpac était gérée directement par Vero, qui est une filiale de SunCorp, énorme groupe d’assurance. Du coup les assurances plus réputées qu’on nous conseillaient faisaient partie du même groupe et donc ça revenait exactement au même au final car c’est la même entreprise derrière qui gère les sinistres. Bref.

19$ / mois
Assurance au tiers.

Retour au garage ou le mécano nous annonce que le van ça va pas du tout, il fait de la fumée blanche, il pense que ça peut venir des segments des pistons (piston rings), qu’il faudrait changer et pour cela ôter toute la partie haute du moteur. Opération qui serait facturée dans les 1000$ minimum. Arg. Sympa et compatissant il nous demande si on vient de l’acheter avec un RWC (RoadWorthy Certificate), le contrôle technique local. Oui. Et que donc le garage qui a fait le RWC est sensé accepter de réparer gratuitement car il aurait dû voir que le véhicule n’était pas OK pour le contrôle technique vu la fuite et la fumée. On appelle donc le garage qui a fait passer le RWC, on y va et là pas content de voir qu’il va devoir bosser pour pas grand chose, il nous dit qu’il jettera un œil… dans un mois. Vous comprenez, les fêtes de fin d’année (qui se cumulent ici avec les grandes vacances d’été), tout ça… Oui sauf que non, on y retourne, on rappelle, on fait nos relous, et il inspecte finalement le van et annonce qu’il va changer les segments des pistons pour début janvier car on est déjà mi-décembre et il part en congés le lendemain. Nous aussi on aimerait bien des vacances…

Changement d’un segment de piston
Changement de joints de queue de soupape

Changement d’un segment de piston / de joints de queue de soupape

Après trois semaines d’attente, début janvier on rappelle : ah ça sera plutôt mi-janvier. Finalement on arrive à s’entendre un peu, il changera donc les joints de queue de soupape (valve seals), les segments des pistons (piston rings) et le joint de culasse gratuitement, et il en profite pour changer la courroie de distribution (timing belt, dont on ne savait pas quand elle avait été changée, donc plus sûr de la changer car sinon risque qu’elle pète et en ce cas dommages graves au moteur, et comble du bonheur sur notre moteur il n’y en a pas qu’une mais deux), la pompe à eau (water pump) et le filtre à huile (oil filter) pour moins cher que ça nous aurait coûté (rien que la courroie de distribution c’est environ 500$), histoire d’avoir un moteur qui va durer un peu longtemps. Suite à nouvel essai et allumage intempestif du voyant d’huile sur le tableau de bord, vérification de la pression du moteur et changement du détecteur de pression d’huile gratuitement.

Changement du joint de culasse
Joint de culasse

Courroie de distribution
Démontage de la courroie de distribution : ça a l’air super simple non ? Ben il paraît que ça prends 4 heures à un mécano.

450$
Changement des segments des pistons, des joints de queue de soupape, de la courroie de distribution, de la pompe à eau, du filtre à huile, du détecteur de pression d’huile et vidange.

Pompe à eau
Ceci est une pompe à eau. Valeur : 110$. Tout ça alors que le van n’a même pas de spa intégré. Tssss.

Bon normalement à ce stade, tout va bien non ? On a un moteur quasiment intégralement démonté et dont tous les éléments qui risquent en général de péter et d’occasionner de gros frais ont été changés. Sauf que la fuite est toujours là et le bruit aussi, même si le moteur à retrouvé de la patate, enfin le voyant d’huile s’allume quand le moteur tourne à l’arrêt. Retour à notre mécano local pour un diagnostic. Le bruit du moteur ? Oh faut pas s’inquiéter tant qu’il est pas plus fort. Heu OK d’accord. La fuite d’huile ? Elle vient de la partie basse du moteur et est très légère, c’est sûrement un joint vers l’arbre de transmission (j’avoue j’ai pas tout compris mais d’accord), sauf que ça coûterait très cher de démonter tout l’arbre pour changer le joint, donc c’est pas grave. OK d’accord. Le voyant d’huile ? C’est juste que l’autre garagiste ne semble pas avoir mis la bonne huile dans le moteur, elle est trop fine, du coup quand le moteur tourne à l’arrêt la pression n’est pas assez forte et le voyant se déclenche, mais tant que s’éteint quand on roule tout va bien. Oh et à la prochaine vidange mettez la bonne huile. OK bon bah d’accord. Super.

Sauf que. Ah. Au fait. Votre radiateur fuit.

Noooooon. On refuse de retourner l’autre bras cassé de garagiste à 1h de route de là, notre garagiste va donc démonter le radiateur pour l’emmener à réparer. Sauf qu’il nous appelle juste après pour nous dire que le réparateur dit que c’est pas réparable car un autre bras cassé à déjà réparé le radiateur avec ses pieds (et du plastique fondu, si si), donc faut le changer. Un radiateur d’occasion c’est 65$. D’accord ok allez peu importe, tiens voilà le code de ma MasterCard, fais-toi plaisir on en est plus là !

Changement du radiateur
Le radiator, pourfendeur nocturne des trucs qui chauffent trop.

177$
Changement du radiateur.

Bon, on va peut-être pouvoir commencer à l’utiliser ce van, après plus d’un mois de réparations et d’attente ? Mais mais, avant, comment on va vivre dedans ? !

(à suivre)