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Oz. Un an en australie (et plus si affinités)

J-5 — Les (télé-)communications : choisir son opérateur

Publié le

Depuis l’avènement de l’ère de la téléphonie mobile, il est nous difficile de nous imaginer se déplacer à l’étranger sans son téléphone. Problème : une fois sorti du territoire national (on appelle ça le roaming : quand le téléphone utilise le réseau d’un autre opérateur que le sien), les tarifs des opérateurs deviennent exorbitants. En Europe ça va encore, grâce au coups de bâton régulièrement donnés par la commission européenne sur les doigts des opérateurs. Mais plus on s’en éloigne plus le délire augmente. Et d’ailleurs comparer les tarifs est d’une difficulté sans limite, par exemple aucun comparateur de forfait n’a encore osé s’attaquer aux tarifs de roaming des opérateurs.

Pour voir un peu de quoi on parle, prenons l’exemple de la Mobicarte d’Orange. Pour appeler depuis l’Australie vers la France, compter 2,90 € la minute. Pour recevoir un appel en Australie, compter 1,40 € la minute. Pour envoyer un SMS depuis l’Australie, c’est 0,28 €. Enfin, consulter son répondeur c’est le même prix qu’un appel classique : 2,90 € la minute. Autant dire que vous allez prier très fort pour que personne ne vous laisse de message important.

Nous avons choisi pour notre part B&You, qui a l’avantage de bénéficier des accords de roaming de Bouygues Télécom à l’étranger (en Australie ce sont les trois opérateurs principaux) et de proposer une carte prépayée dont les recharges ne sont pas limitées dans le temps. Car une belle arnaque de la carte prépayée c’est la limitation de validité des recharges. Par exemple vous payez 15 € une recharge valable 30 jours, vous n’avez consommé que 2 € dans cette période, et bien l’opérateur s’octroie donc les 13 € restants en échange de… rien. C’est le même principe pour le forfait, qu’il soit illimité ou non, l’opérateur s’en met plein les poches avec ce qui n’est pas consommé. Avec B&You le crédit reste valable tant qu’au moins une communication est effectuée chaque année. Ça devrait donc pas être trop dur à réaliser et cela nous permettra de garder notre numéro français pendant notre séjour à l’étranger. Par contre les tarifs de roaming ne sont pas beaucoup mieux : 2,30 € la minute en émission, 1,50 € la minute en réception et 0,30 € le SMS. Mais on a regardé pour vous : la quasi totalité des autres offres étaient bien plus chères encore.

Comme vous l’avez remarqué, je ne vous parle que de cartes prépayées. En effet, quand vous serez en Australie, votre forfait illimité, ou 1 heure, ou autre, ne vous sera plus d’aucune utilité, car il n’est illimité que de la france vers la france et tous les appels depuis l’Australie vous seraient décomptés en hors forfait. Donc vaux mieux aller sur quelque chose de minimal.

En Australie

Maintenant que nous avons vu comment conserver son numéro français pour recevoir des SMS et envoyer parfois un SMS disant "tout va bien" aux proches, nous allons voir comment communiquer en Australie. Car il va nous falloir un numéro australien pour pouvoir appeler les employeurs, faire les petites annonces de coloc', être appelé par les proches restés en Europe, etc etc. Et là c’est la même chose qu’en France : il y a une jungle d’opérateurs. Il faut distinguer les opérateurs qui possèdent leur propre réseau, il y en a trois : Telstra (ex-opérateur historique, équivalent de France Télécom), Optus et Vodafone. Ils sont les équivalents français respectifs d’Orange, SFR et Bouygues Télécom. Free Mobile n’existe pas en Australie et bon vu comme ils sont nazes en France ça manque pas des masses. Les autres opérateurs sont donc des MVNO, des opérateurs virtuels qui utilisent le réseau des opérateurs "historiques".

Telstra est considéré comme le meilleur opérateur, comme Orange en France, de par sa couverture réseau exemplaire, et particulièrement en 3G (3ème génération, permettant une meilleure qualité de conversation, et de l’internet mobile), ou celui-ci exploite une fréquence peu commune, 850 MHz afin d’obtenir une plus grande couverture avec moins d’émetteurs. Ce réseau 3G, dénommé "NextG" est la chasse gardée de Telstra¹, et le rends du coup complètement prohibitif, car les tarifs de Telstra sont délirants, sans compter le prix d’acquisition d’un téléphone capable de faire de la 3G sur cette fréquence peu répandue dans le monde. Pour terminer sur la 3G, je précise qu’Optus utilise les fréquences de 900 et 2100 MHz et Vodafone 900 et 2100 MHz et commence à déployer un réseau à 850MHz également.

Mais revenons à la couverture réseau ! Telstra est donc considéré comme le meilleur en 3G, et également en 2G (réseau GSM classique). Optus suit derrière, et Vodafone ferme la marche. Tous les réseaux 2G fonctionnent en 900Mhz, la fréquence de 1800MHz commençant à être abandonnée pour être recyclée pour la 4G. Comme vous pouvez le voir sur les cartes qui indiquent respectivement la couverture de Telstra en 3G puis en 2G, la couverture est très limitée quand on la rapporte au territoire, mais il ne faut pas oublier que cela couvre quand même entre 94 et 99% de la population australienne, qui est concentrée dans les grands centres urbains.

La plupart des voyageurs recommandent Telstra mais ça ne se justifie pas forcément, d’abord parce que la plupart des téléphones ne fonctionnent pas en 3G et encore moins sur la fréquence de 850Mhz, et ensuite parce qu’en 2G le réseau de Telstra se vaux avec celui d’Optus. Et enfin, car en voyage on sera forcément souvent dans les zones blanches qui ne sont couvertes par aucun opérateur à ce jour.

Choisir son opérateur mobile

Pour commencer à explorer les tarifs des opérateurs, il faut oublier certains avantages européens. En Australie les communications sont facturées à la minute, et non pas à la seconde, et le répondeur est quasiment toujours payant, souvent au même prix qu’une communication vers un fixe, mais parfois plus. Déjà ça refroidit pas mal. Et pour ceux qui aiment surfer sur le net depuis le téléphone, souvent la facturation se fait par session de 1 Mo. C’est à dire que quand vous allez lire un mail de 5Ko, on vous facture 1Mo, ce qui revient donc vite cher. Enfin, par contre c’est pratique courante que d’avoir les appels gratuits et illimités entre numéros du même opérateur, mais pas systématique non plus.

Voici donc un comparatif assez exhaustif des offres existantes en prépayé, car le postpayé et les forfaits ne sont que plus difficilement accessibles aux voyageurs (besoin d’une adresse postale, d’un compte pour domicilier les prélèvements, etc.). Ce comparatif est classé par coût mensuel dans le cas où on prends une recharge par mois et dans l’hypothèse de consommation exposée au bas du tableau.

Cliquer ici pour voir le fichier

Au cas où vous auriez envie de jouer avec le tableau ou le mettre à jour, le voici au format LibreOffice Calc : Comparatif opérateurs mobiles prépayés australiens.

Oh et au final je ne vous ai pas encore dis que je n’en avais pas encore choisi un, car au final cela dépends aussi sur place de la possibilité de s’abonner à l’opérateur simplement ou non.

De même je n’ai pas parlé des abonnements uniquement « data » pour utiliser sa clé 3G, c’est parce que la plupart des opérateurs cités sont déjà intéressants sur ce point et que les offres uniquement data sont plus chères.

¹ Telstra a commencé à ouvrir NextG à d’autres opérateurs il y a quelques mois mais la seule offre disponible pour le moment n’est pas intéressante du tout.